Barça-PSG: les remontadas, un souvenir douloureux aussi pour les Catalans

Le 8 mars 2017 a brisé les habitudes, cassé les codes et bouleversé les mentalités des clubs engagés en Ligue des champions. Après avoir été terrassé au Parc des Princes en huitième de finale aller (4-0), le FC Barcelone a réussi ce jour-là à renverser le PSG au terme d’un match retour légendaire, conclu par une reprise de Sergi Roberto dans un Camp Nou au bord de l’implosion (6-1). La fameuse remontada. Une soirée qui a décomplexé tout le continent, en prouvant que n’importe quelle défaite pouvait être surmontée. Peu importe le score.

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Mais cette rencontre historique a aussi coûté cher au Barça, qui s’est fait sortir au tour suivant par la Juventus. Quelques mois plus tard, Paris a déboursé 222 millions d’euros pour lever la clause libératoire de Neymar (le plus gros transfert de l’histoire) et dans la foulée, le club catalan a lui aussi subi des renversements de situation spectaculaires en Ligue des champions…

La tête rageuse de Manolas

La première remontada encaissée par le Barça a eu lieu au printemps 2018. Le 4 avril, les joueurs d’Ernesto Valverde se sont largement imposés au Camp Nou face à l’AS Rome en quart de finale aller, grâce à deux csc, un but de Gerard Piqué et une frappe de Luis Suarez (4-1). Mais six jours plus tard, ils se sont écroulés au stade olympique de Rome en concédant trois buts (3-0), sur un tir d’Edin Dzeko, un penalty de Daniele De Rossi (auteur d’un csc à l’aller) et une tête en fin de match de Kostas Manolas (lui aussi coupable d’un csc lors du premier acte).

La "romantada", comme l’a qualifié en chambrant la presse européenne. Ou même la "rimonta" en version originale. "Je le prends mal et je souffre pour les supporters. C’est un jour triste pour les Barcelonais", a alors lâché Josep Maria Bartomeu, le président de l’époque.

Le cauchemar d’Anfield

Un an plus tard, le FC Barcelone a vécu une nouvelle désillusion en C1. Bien plus humiliante que la claque de Rome. Le 1er mai 2019, les Blaugranas ont d’abord balayé Liverpool dans leur jardin, grâce à un but de Luis Suarez et un doublé de Lionel Messi (3-0). Ousmane Dembélé, seul dans la surface, a même manqué une occasion en or d’alourdir le score dans les derniers instants. Mais une semaine plus tard (le 7 mai), les Catalans se sont à nouveau effondrés lors du match retour en Angleterre. Dans des proportions inattendues.

Portés par un public d’Anfield en ébullition, les Reds ont atomisé leurs visiteurs grâce à des doublés de Georginio Wijnaldum et Divock Origi, servi notamment par un corner rapide d’Alexander-Arnold (4-0). Encore une remontada. A la sauce british cette fois. "Je demande pardon aux supporters, car après la Roma, ça recommence encore, c'est très dur", lâchera Sergio Busquets, abattu, comme tous ses partenaires.

La joie des supporters parisiens

Les déconvenues du Barça ont évidemment fait le bonheur des supporters parisiens, qui les ont célébrées sans retenue sur les réseaux sociaux. D’autant que l’année suivante, le FC Barcelone a essuyé une correction face au Bayern Munich, en quart de finale du Final Four de Lisbonne (8-2 en août 2020), alors que le PSG s’est hissé pour la première fois en finale de la compétition (défaite 1-0 contre le Bayern).

Au printemps 2021, Paris a ensuite pris directement sa revanche en éliminant le Barça en huitièmes de finale (1-4 au Camp Nou, 1-1 au Parc des Princes) devant des tribunes vides en raison de la pandémie de Covid.

Paris peut tourner la page 2017

Depuis, le club catalan a vécu des moments de galère en Ligue des champions, sans parvenir à franchir la phase de groupes en 2022 et 2023. Les joueurs de Xavi retrouvent cette saison le frisson des matchs à élimination directe. Mais les traumatismes récents flottent encore dans les esprits. Et après l’avoir emporté face au PSG de Luis Enrique la semaine dernière au Parc des Princes, en quart de finale aller (2-3), les Barcelonais abordent avec méfiance le match retour prévu ce mardi au stade Montjuic (21h sur RMC Sport 1).

Pour Paris, en revanche, c’est l’heure d’exorciser les vieux démons. Dos au mur, les coéquipiers de Marquinhos doivent absolument gagner pour accéder au dernier carré de la C1 (en passant peut-être par une prolongation). Histoire de tourner définitivement la page 2017 et oublier le désastre du Camp Nou, ces décisions arbitrales défavorables et ce scénario hallucinant, digne d’un blockbuster américain.