MADE IN FRANCECet atelier du Jura qui a fabriqué les lunettes de soleil de LeBron James

LeBron James : Quel est cet atelier du Jura qui a fabriqué les lunettes de soleil de la star des Lakers ?

MADE IN FRANCELa superstar du basket, qui démarrait les play-in de NBA la nuit dernière, porte des lunettes de soleil de la marque AHLEM. Elles ont été confectionnées « sur-mesure » dans un petit atelier du Jura
LeBron James porte les lunettes de la marque AHLEM, qui a demandé à Optic 2R, un atelier perdu dans le Jura, de fabriquer des lunettes sur mesure
LeBron James porte les lunettes de la marque AHLEM, qui a demandé à Optic 2R, un atelier perdu dans le Jura, de fabriquer des lunettes sur mesure  - AHLEM / Klutch Sports Group / Klutch Sports Group
Elise Martin

Elise Martin

L'essentiel

  • La star du basket aux Etats-Unis (et dans le monde) LeBron James a souvent été remarquée pour son goût du style. Des casquettes aux chaussures jusqu’aux lunettes de soleil, le joueur de 39 ans fait attention à ce qu’il porte.
  • Un peu par hasard, il est entré dans une boutique de lunettes de Los Angeles l’année dernière, et il est reparti avec une paire qui n’était pas adaptée à sa taille.
  • Face à cette situation, la fondatrice de la marque AHLEM et le styliste du sportif ont décidé de lui confectionner des paires sur mesure et de confier ce travail à un atelier français du Jura : Optic 2R. Rencontre avec cette entreprise familiale, habituée au haut de gamme et aux réalisations complexes.

L’histoire commence « simplement » début 2023, lorsque durant une après-midi à Los Angeles, LeBron James se retrouve dans la boutique d’AHLEM, une marque de lunettes créée par la parisienne Ahlem Manai-Platt en 2014. Ayant apprécié les collections présentées, il se procure un modèle. La fondatrice remarque alors que les paires étaient en réalité « trop petites » pour cette méga-star de la NBA culminant à… 2m06.

« Après une discussion avec son styliste, on s’est dit qu’il fallait lui créer une monture sur mesure, confie-t-elle à 20 Minutes. J’ai alors contacté notre atelier en France, Optic 2R, pour leur expliquer le projet, et cela a vraiment été un travail d’équipe pour le concrétiser », poursuit-elle.

« LeBron James, c’est qui ? »

La suite de cette aventure visuelle se poursuit donc dans un village de « 200 habitants et 400 vaches », dans le Jura, à Censeau. « Quand Ahlem m’a appelée pour cette commande, j’ai répondu '' LeBron James, c’est qui ?'' », se rappelle Sandrine Rivière en riant. La cogérante d’Optic 2R a alors regardé sur Internet. « Quand j’ai vu le nombre d’abonnés sur Instagram – près de 160 millions –, je me suis dit ''oh la vache !'', poursuit-elle, toujours avec un petit rire. Et j’ai aussitôt réalisé en voyant ses photos que le grand défi de cette commande, c’était que le modèle lui aille ! »

La fabricante insiste : « Tout le travail était d’adapter le modèle sans pouvoir prendre les mesures directement sur sa tête. On ne pouvait pas se planter sur une telle demande, les dimensions étant les aspects essentiels d’une bonne paire de lunettes. » Des branches pour atteindre les oreilles aux contours exacts du nez, il a fallu tout revoir. « On avait aussi une deadline. Les lunettes de LeBron James devaient être réalisées en quinze jours là où d’habitude, on livre nos clients en un mois, voire un mois et demi », précise Sandrine Rivière.

Et ce travail a été un succès. Les quatre paires ont été validées et directement « adoptées » par celui qu’on surnomme Le King. Pour preuve ? Les multiples événements auxquels il s’est rendu avec ses AHLEM. « Les employés ont été très fiers de voir LeBron donner le départ des 24 heures du Mans l’année dernière avec les lunettes qu’ils avaient fabriquées », souligne la créatrice de la marque. Avant d’ajouter : « Ça fait quelque chose ! C’est une belle réussite, le fruit d’un travail d’équipe qui compte énormément. »

Une entreprise « habituée » aux célébrités

L'« immense fierté » est partagée par Sandrine Rivière. « Mes parents ont eu un très grand succès avec Philippe Starck et Louis Vuitton, dit-elle. On peut dire qu’AHLEM et LeBron James, c’est nous. Avec ma sœur, on n’est pas que ''des filles de''. »

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En effet, Optic 2R est une référence dans la fabrication française de lunettes et fournit de nombreuses marques. Les stars du monde entier se retrouvent donc souvent avec un de leurs accessoires. « Pour LeBron James, on savait car c’était spécifique, détaille la cogérante. Mais habituellement, on sait juste qu’on travaille avec des designers de grandes marques. On leur fabrique les produits, ils les vendent et on ne sait pas derrière qui va les porter. Finalement, on s’en rend compte en feuilletant un magazine lorsqu’on tombe sur telle ou telle célébrité avec une de nos paires de lunettes sur le nez ! » Elle cite alors Lewis Hamilton ou encore Elton John comme « modèles » malgré eux.

Une affaire de famille

Les deux sœurs poursuivent donc sur cette lancée, impulsée par leurs parents. « On est la 4e génération à reprendre le flambeau, précise Sandrine Rivière. Mes arrière-grands-parents et mes grands-parents ne faisaient que des composants. Ce sont mes parents qui ont commencé à faire des lunettes entières. Comme ils n’avaient jamais fait de lunettes, ils ont pris le problème à l’envers. On ne fait donc pas du tout comme les autres. Aujourd’hui, on est connu dans le monde entier pour faire des moutons à six pattes ou du luxe. »

Cette réputation s’est forgée au fil du temps. Notamment lorsque Alain Mikli, le n° 1 français à l’époque, avait une idée « d’une forme improbable qui ressemblait à une horloge » et qu'« aucun fabricant français ne voulait travaillait avec lui », raconte Sandrine Rivière. « Mes parents ont relevé le défi et ont connu un gros succès grâce à lui, relate-t-elle. En même temps que la marque montait dans la complexité, mes parents s’élevaient dans la technologie et le savoir-faire. » Alain Mikli a donc de nouveau fait appel à eux en lançant sa marque avec Philippe Starck. La qualité de l’atelier jurassien a ensuite séduit des marques comme Cartier, Louis Vuitton, Givenchy. « En se plaçant dans le compliqué et le haut de gamme, mes parents ont réussi à se démarquer », conclut la fabricante.

Malgré ces succès, Sandrine Rivière et sa sœur Virginie Blondeau restent « humbles » : « Dans ce domaine, on ne sait jamais de quoi sera fait demain. »

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