OM - Benfica : quand les Portugais de Marseille n’ont d’yeux que pour l’OM

A en croire les Portugais vivant dans le Sud, Benfica aura bien du mal à trouver du soutien au Vélodrome.

A en croire les Portugais vivant dans le Sud, Benfica aura bien du mal à trouver du soutien au Vélodrome.

Photo archives Guillaume RUOPPOLO

Avant le quart de finale retour de Ligue Europa contre le Benfica Lisbonne, rencontre avec ces Portugais venus vivre dans le Sud, et qui ont été conquis par la ferveur du peuple marseillais.

S’il ne sera pas bien compliqué de mettre la main sur des Benfiquistas tout de rouge vêtu demain soir dans un Vel’ en ébullition, à l’heure où l’OM pourrait rendre sa saison un peu moins morose, trouver des fadas lusitano-marseillais et adorateurs d’Eusébio, s’avère être une tâche peu aisée, pour ne pas dire impossible.

Alors que l’ambiance va monter crescendo, et que quelque 3500 Lisboètes sont attendus pour ce quart de finale retour de Ligue Europa, la diaspora portugaise de Marseille se prépare à vivre un match haut en couleur, mais surtout en bleu et blanc. "Moi, je préfère l’OM à Benfica", explique Dominique, né au Portugal et propriétaire d’un restaurant de spécialités dans le centre-ville. "En même temps, je suis originaire de Porto donc c’est facile de choisir, s’amuse-t-il. Je regarde tous les matches, et si j’avais pu je serais allé au stade. Mais j’ai eu trop de réservations de supporters du pays qui viendront manger. J’éviterai de leur dire pour qui je suis !"

Cédric, lui, est né à Marseille, mais il a hérité des gênes lisboètes de son père. Fidèle de l’OM depuis sa plus tendre enfance, le jeune homme a aussi été bercé par les récits de son paternel, et de l’amour qu’il portait à Lisbonne. Le match de jeudi ne sera pas pour autant un casse-tête pour lui, puisque sa deuxième passion après l’OM, c’est… le Sporting Portugal. "Je peux l’affirmer tranquillement, je serai olympien demain soir, et plutôt deux fois qu’une, prévient-il. Quand il y a deux gros clubs dans une même ville, il y a forcément une rivalité. Mon amour du maillot bleu et blanc et le dégoût que j’ai pour Benfica, ça fera de moi le plus fervent supporter du stade. Par contre face au Sporting l’année dernière en C1, je ne vais pas mentir, c’était plus compliqué de choisir, j’étais pas très bien", conclut-il dans un large sourire.

"Nous nous sommes même abonnés au stade"

Ce sont finalement Ana et Karim, nés à Lisbonne tous les deux au début des années 90 et débarqués à Manosque pour leur travail, qui auraient pu laisser penser que Benfica pourrait au moins compter quelques supporters résidant en Provence et prêts à se mouiller pour eux. Mais là encore la passion olympienne l’a emporté sur le reste. "Pour être honnête, au Portugal, nous suivions le foot et Benfica, mais sans être des passionnés, détaille Karim. Quand nous sommes arrivés en France, on ne connaissait pas grand monde, et on s’est fait des amis un soir, alors qu’il y avait la diffusion d’un match dans un bar. Ils nous ont ensuite emmenés au Vélodrome."

Une rencontre qui va leur faire comme un déclic et qui s'immiscera dans leur vie reprend Ana : "La passion qu’ils avaient pour ce club, on l’a tout de suite partagée, c'est difficile à expliquer mais on a vraiment compris leur passion pour ce club. Au final, nous nous sommes même abonnés cette année. Donc la réponse est claire, allez l’OM !"

Autant de témoignages qui font que, si les joueurs de Benfica pensaient arriver en terrain conquis, ce n'est pas dans le fief des Olympiens qu'ils trouveront des encouragements, car la passion de l'OM se transmet bien au delà des frontières.