Le compte-à-rebours des Jeux Olympiques est lancé. Alors que la Flamme Olympique a été allumée mardi à Olympie, la pression monte au sein du pays hôte, qui doit mettre les petits plats dans les grands pour que les préparatifs soient à la hauteur de l'événement. Le prix à payer pour l'organisation des JO fait débat, alors que les infrastructures et l'état de la Seine posent problème.

La facture globale

Les Jeux olympiques de Paris coûtent pour le moment 8 milliards 900 millions d’euros. Depuis les JO d'Atlanta 1996, la facture moyenne de l'organisation s'élève à 19 milliards d’euros, avec notamment 50 millions d'euros de dépenses pour les Jeux de Pékin en 2008, et 30 milliards pour Tokyo. Cela est dû au fait que les installations à Paris sont déjà présentes, à 95%. Pour le reste, on a misé sur des stades temporaires et la construction du centre aquatique de Saint-Denis. En ce qui concerne le village olympique, il a été construit sur fonds privés car il sera ensuite transformé en logements puis vendus. Le village des athlètes a lui été bâti sur fonds privés, car il doit ensuite être converti en logements qui seront vendus. Les infrastructures coûtent donc 2 milliards 300 millions d’euros aux finances publiques, dont plus de la moitié pour l'État, la Région, et plusieurs mairies (270 millions pour la Mairie de Paris).

Les infrastructures avancent

Même si la plupart des infrastructures seront livrées en temps et en heure, il reste encore du travail sur certains sites d'entraînement. En revanche, le village olympique, le centre aquatique et l’Arena Porte de la Chapelle sont désormais opérationnels. Marion Le Paul, directrice générale adjointe de la Solideo, a fait part de sa satisfaction : « On a parfaitement rempli la partie de notre contrat. Tous les sites majeurs ont été remis dans les temps et dans les coûts. Il nous reste encore un petit peu de travail, des sites d’entraînement à livrer ». Désormais, il faut installer 14200 lits au village olympique et monter 200.000 places assises pour les spectateurs dans les stades temporaires. Par exemple, à place de la Concorde ou à la Tour Eiffel, où se jouera le Tournoi Olympique de beach-volley. Environ dix chantiers doivent être finis, comme le Grand Palais, qui sera officiellement livré cette semaine.

La Seine inquiète

C'est l'un des thèmes récurrents de cette préparation des JO. La Seine sera-t-elle prête ? Selon l'association Surfrider Foudation, des seuils de contamination, notamment à la bactérie E.coli, sont largement supérieurs à ceux recommandés pour la baignade. L'état de la Seine est jugé alarmant, pouvant causer "des pathologies légères sur les usagers, avec des conjonctivites ou des gastroentérites. Mais ça peut prendre des aspects plus sévères type staphylocoque doré par exemple…", selon la responsable de l'étude. Les épreuves de triathlon sont prévues les 30 et 31 juillet, puis le 5 août. La natation marathon aura lieu les 8 et 9 août. Tous les espoirs sont portés sur le bassin de rétention d'Austerlitz, qui sera inauguré le 2 mai prochain. Celui-ci pourra stocker 50.000 m3 d’eaux usées. Reste à savoir si l'eau de pluie se mêlera aux eaux usées et placera les quotas de contamination dans le rouge...