OM-Benfica : des Olympiens héroïques jusqu'au bout

Au bout de la nuit,  la libération pour Aubameyang, Soglo, Harit et leurs coéquipiers, qui ont longuement communié avec le Vélodrome.

Au bout de la nuit, la libération pour Aubameyang, Soglo, Harit et leurs coéquipiers, qui ont longuement communié avec le Vélodrome.

Photo Frédéric Speich

Malgré les blessures et les coups de moins bien, les Olympiens - diminués mais courageux - ont su rattraper le retard enregistré à Lisbonne pour arracher leur qualification en demies aux tirs au but.

Une soirée aux frontières de l'irréel, aux confins de l'impossible jusqu'au bout de la nuit avec un Vélodrome debout, des Virages aux tribunes latérales, qui crache sa joie et sa fierté à des joueurs extatiques sur la pelouse. Les 63 510 spectateurs massés dans l'arène du boulevard Michelet ont sauté, chanté après que cette soirée a basculé dans l'irrationnel avec une qualification de l'OM pour les demi-finales de la Ligue Europa au terme d'un duel homérique avec un Benfica plutôt faiblard.

Qu'importe, les hommes de Jean-Louis Gasset ont réussi à arracher leur billet pour le dernier carré à l'issue des tirs au but et, pour une fois, ceux-ci leur ont souri. Une semaine après avoir perdu d'un souffle à Lisbonne (2-1), ils ont remis les pendules à l'heure grâce à Faris Moumbagna (1-0) et se sont offert le droit de rêver un peu plus fort.

À côté de la plaque en championnat, ils sont allés au bout d'eux-mêmes pour voir Bergame, tombeur de Liverpool ; ils sont allés au bout de leurs forces, sont passés au-delà des blessures qui déciment l'effectif depuis des semaines et polluent le quotidien de leur entraîneur, au-delà des crampes qui ont tétanisé les corps des tauliers que sont Samuel Gigot ou Jordan Vérétout, au bord de la rupture à plusieurs reprises.

Une qualification au courage, arrachée de haute lutte, et un quart de finale retour terminé avec des minots qui n'ont pas eu froid aux yeux. Personne ne connaissait vraiment Raimane Daou et Gaël Lafont si ce n'est les quelques habitués de l'équipe Gambardella.

Les minots sont entrés dans la bataille avec l'ardeur de ceux qui n'ont rien à perdre. Ces jeunes moussaillons auxquels on peut ajouter Emran Soglo, titularisé dans le couloir gauche de la défense, n'ont pas l'habitude de naviguer en haute mer, eux qui fréquentent d'ordinaire des eaux plus douces.

Ils se sont hissés à la hauteur de l'événement pour signer, avec leurs copains, un exploit majuscule dont on reparlera dans plusieurs années tant celui-ci paraissait improbable. Cette qualification ne rappelle pas celle arrachée face à Leipzig (5-2), il y a six ans ici même.

Cette fois, le panache était absent de cette soirée frisquette balayée par un vent froid. Mais l'OM a su se montrer héroïque jusqu'au bout avec une escouade improbable. Une équipe B ? Non plutôt une équipe C, avec des éléments qui se révèlent dans l'adversité à l'image de Moumbagna, translucide la semaine dernière à l'Estadio da Luz mais buteur ce jeudi soir, prenant le relais de Pierre-Emerick Aubameyang, ou Luis Henrique qui fait quasiment tout à l'envers depuis qu'il est revenu de son prêt de Botafogo et a enfin vaincu le signe indien.

Déjà déterminant pendant les 120 minutes de cette rencontre irrespirable, Pau Lopez a maintenu ce niveau pendant la séance de tirs au but, repoussant la tentative d'Antonio Silva après avoir vu celle d'Angel Di Maria ricocher sur son montant gauche. Pendant ce temps, Joaquin Correa, Geoffrey Kondogbia, Leonardo Balerdi et... Luis Henrique faisaient mouche (4 t.a.b. à 2).

Porté par son courage et par un Vélodrome incandescent, l'OM a enfin remporté une séance de tirs au but après en avoir tant perdu, ces derniers temps. Place à l'Atalanta, maintenant, que Gasset connaît bien pour l'avoir vue à l'oeuvre lundi alors qu'il aurait pu choisir un autre programme. Une prémonition ? Dublin n'a pas jamais semblé aussi proche, d'autant que les blessés vont bientôt revenir... Chapeau.