JO de Paris 2024 : Une erreur de calcul plonge le badminton français en plein psychodrame
Imbroglio•Le DTN français s’insurge contre la faute de la Fédération internationale, qui pourrait ruiner le rêve olympique de la paire Corvée – Labar
N.S.
L’affaire serait risible si elle ne menaçait pas de réduire en miettes le rêve olympique de deux hommes, spécialistes du double en badminton. Alors qu’ils pensaient avoir leur ticket en jeu pour les JO de Paris, Lucas Corvée et Ronan Labar pourraient rester à quai, dépassés par les frères Popov (Toma Junior et Christo).
Le classement publié mardi par la Fédération internationale (BWF) donne 29 points d’avance à la fratrie sur le duo Corvée – Labar qui, persuadé jusqu’alors de disposer d’une confortable avance, est tombé des nues. La BWF a en fait rectifié une erreur de calcul qui avait donné 400 points en trop aux deux badistes lors d’une compétition remontant à mai 2023…
Quatre hommes et une Fédération dans le flou
Et maintenant ? L’annonce officielle du classement de la BWF, décisif dans l’attribution des quotas olympiques, sera connue le 30 avril. « Ce sont les montagnes russes pour tout le monde, avec beaucoup d’incertitudes », indique le DTN de la Fédération française Jérôme Careil, dans Ouest France. Corvée, Labar mais aussi les deux Popov et leur autorité de tutelle se retrouvent dans le flou.
« De notre côté, on proposera la liste de nos sélectionnés au CNOSF [Comité national olympique], qui la validera le 15 mai, reprend le dirigeant. On a eu une réponse de la BWF [la Fédération internationale], qui nous demande juste plus de temps. » Car selon le DTN, d’autres pays seraient concernés par des erreurs qui faussent le classement, et donc la course à la qualification olympique.
Quant à Ronan Labar et Lucas Corvée, « ils sont passés par la commission des athlètes de la BWF et ils vont aussi solliciter un soutien juridique ». « C’est inédit », observe Jérôme Careil. « Sportivement, c’est raide. Humainement, c’est horrible », ajoute le dirigeant d’une Fédération qui était tout heureuse d’envoyer pour la première fois un double hommes aux Jeux. « Ils nous mettent bien dans la merde et s’y mettent aussi tout seuls », observe le responsable en évoquant les pontes de la BWF.
Et si, devant le désordre qu’ils ont provoqué, ces derniers sélectionnaient finalement les deux duos français pour ces JO à domicile ? « Si on met 17 paires au lieu de 16, cela change toute l’organisation de la compétition, rétorque Jérôme Careil. J’imagine difficilement que cela soit retenu, même si on va évidemment le demander. »
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