FootballC’était quoi cette première mi-temps de déglingos entre le PSG et l’OL ?

PSG-OL : Deux buts en six minutes, des poteaux, du jeu… C’était quoi cette première mi-temps de fous furieux ?

FootballEn quarante-cinq minutes, le PSG a mis à terre l’Olympique Lyonnais, qui ne s’est pourtant pas montré inoffensif
Beraldo et Nuamah ont tous les deux marqué.
Beraldo et Nuamah ont tous les deux marqué. - Franck FIFE / AFP / AFP
Antoine Huot de Saint Albin

Antoine Huot de Saint Albin

L'essentiel

  • Le Paris Saint Germain a battu l’Olympique Lyonnais (4-1) lors de la trentième journée de Ligue 1, dimanche soir.
  • Lors d’une première période magistrale, les Parisiens ont énormément fait souffrir les hommes de Pierre Sage.
  • Paris avait déjà marqué deux buts au bout de six minutes de jeu.

Au Parc des Princes,

Et, d’un coup, on a repensé à Vincent Labrune. Oui, comme ça, au moment de reprendre notre souffle, après quarante-cinq minutes de jeu haletantes et divertissantes entre le PSG et l’OL, une semaine après le magistral OL-Brest, le nom qui susurrait à l’oreille des chaînes de télévision nous est venu à l’esprit. Et si Vincent Labrune n’avait pas raison ? Et si notre chère et tendre Ligue 1 ne valait pas un milliard d’euros ?

Bon, la question a vite été répondue, comme dirait l’autre, après les citrons, où Parisiens et Lyonnais avaient décidé d’entamer la paix des braves. Certes, il y a bien eu des petites sucreries de Mayulu ou Vitinha, quelques arrêts de Donnarumma, mais rien à voir avec l’orgie de football aperçue durant le premier acte. Celui-là même où on s’est donc imaginé les patrons de Prime Video, Canal+ et tous les autres, se dire que oui, il fallait bien revoir les propositions à la hausse dans les négociations des droits TV.

Deux buts en six minutes

Et il n’a pas fallu longtemps pour qu’on imagine quelques zéros venir s’ajouter sur les chèques : six minutes, à peine. Le temps pour le PSG de mettre l’OL la tête sous l’eau avec deux buts d’Asensio (ou de Matic contre son camp, au choix), après un magnifique travail de Barcola, et de Beraldo, après une nouvelle passe décisive de l’ancien enfant chéri de Décines, aujourd’hui devenu l’ennemi public n°1 dans le Rhône. « On prend deux buts très rapides, on n’a pas bien démarré le match », regrettait sobrement Malick Fofana en zone mixte.

Dans la folie ambiante au Parc des Princes, ces deux réalisations précoces ont même fait oublier les banderoles déployées par le Collectif Ultras Paris pour saluer les « guerriers » de Barcelone, qui ont ramené la qualification pour la demi-finale de Ligue des champions, et un premier hommage à Marquinhos, devenu le joueur le plus capé avec la liquette rouge et bleue. Six minutes en enfer pour l’OL, qui avait pourtant décidé de venir joueur au foot avec quatre joueurs offensifs (Lacazette, Nuamah, Benrahama et Cherki).

« Tout le plan de jeu, ce n’est pas qu’il est remis en cause [à cause des deux premiers buts], c’est qu’il n’a pas eu le temps d’exister, a indiqué Pierre Sage, le coach de l’OL, en conférence de presse. Mais lorsqu’on a pu l’exprimer, on a eu plusieurs situations. » Comme avec Benrahma ou Cherki, auteur notamment d’une récupération très haute, qui lui a permis de servir Lacazette en position préférentielle, en vain (24e). « En première mi-temps, on a été en difficulté pour gérer leur position large. C’est notre déséquilibre entre notre manière d’attaquer et notre manière de défendre qui a fait la lourdeur du score. »

Barcola, le dynamiteur

Car, oui, l’OL a beau avoir eu quelques opportunités, il a surtout vécu un calvaire sur les phases de transition, prenant la foudre par Barcola (qui a fait passer Ashley Maitland Niles pour un poussin première année) souvent lancé en profondeur. Heureusement pour les Gones, le ballon est aussi arrivé sur Randal Kolo Muani, pas vraiment décidé à se débarrasser de la scoumoune qui l’entoure, comme sur ces grosses occasions (4e, 22e) où il a manqué, de précision, de vitesse ou de technique. Parfois les trois à la fois.

« On a réalisé une magnifique première mi-temps, je suis très content, s’est réjoui Luis Enrique après la rencontre. […] On a contrôlé le jeu de manière merveilleuse, le milieu de terrain a été très bon et on a pu prendre la profondeur. On a dominé le match et attaqué la profondeur, c’est l’idéal. » Comme sur le quatrième but (41e), où, après une sortie de balle majestueuse de Vitinha, et un relais d’Asensio, Gonçalo Ramos, d’un tacle glissé, enterrait les espoirs lyonnais.

Espoirs, oui, car après le troisième but parisien (le premier de la soirée pour l’attaquant portugais, à la 32e) et une nouvelle déflagration de Barcola finissant sur le poteau (34e), l’OL avait enfin réussi à mettre le pied sur le ballon et à trouver ses ailiers remuants. Comme Ernest Nuamah, qui a provoqué quelques tours de reins à Beraldo, à l’image de son but (37e) suivi de sa frappe enroulée sur le poteau (38e).

Tout ça sans Mbappé ni Dembélé

Un festival de buts, d’occasions, de jeu, le tout avec une équipe parisienne remaniée après l’expédition punitive à Barcelone en milieu de semaine. Pas de Mbappé, de Dembélé ou de Nuno Mendes ou coup d’envoi. Pas un problème pour infliger une raclée, donc. « Ça montre la valeur de l’équipe, ça met en valeur la philosophie du coach, tout le monde est prêt, se réjouissait Marquinhos. Avec les entraînements tactiques qu’il fait, tout le monde sait ce qu’il doit faire sur le terrain, et après peu importe le joueur qui est sur le terrain. Si t’as un effectif comme ça qui arrive à maintenir le niveau, ça fait la différence. »

« On va arriver au moment déterminant de la saison dans des dispositions idéales, on a un effectif large avec des joueurs de qualité, a assuré Luis Enrique. On doit continuer de travailler, avec la qualité des joueurs que j’ai on doit penser en grand. J’ai beaucoup aimé le match. » Enfin surtout la première période. Parce que, pour la seconde, le moment le plus fort a été la sortie de Marquinhos, qui a permis au public de sortir un peu de sa léthargie. En espérant pour Vincent Labrune que les patrons de chaîne se soient aussi endormis dès la mi-temps. Il y a l’avenir du football français en jeu.

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