OM 2-2 Nice : et ça continue, encore et encore... L'OM s'est bien battu, mais reste englué dans le ventre mou du championnat

Soudain, alors que quelques supporters venaient de quitter le Vélodrome, pressés de prendre le volant ou le métro avant la ruée de tout un stade, une étincelle rappela la clameur d’OM-Benfica, il y a à peine six jours. Pierre-Emerick Aubameyang, au bout de l’effort, à la limite de ses moyens physiques, slalomait entre les Aiglons (meilleure défense de L1 tout de même) comme s’ils étaient des plots, se présentait devant Marcin Bulka et piquait le ballon, presque parfaitement. Comme à l’aller (sur le poteau), le ballon piqué mourait sur la transversale (90+4). Comme à l’aller, cela faisait 2 points envolés.

Cela tient donc à ça une saison, à quelques centimètres, un ballon qui rebondit sur une barre au lieu de faire trembler les filets ? Même très médiocres en championnat, même épuisés par l’Europe, même pénalisés par les absences, même réduits à 10 contre 11 une deuxième fois contre Nice en 2023-24, les Olympiens auraient dû l’emporter hier. Avant le lob d’"Auba", Iliman Ndiaye, à la conclusion d’un superbe une-deux avec le Gabonais, aurait dû, déjà, donné la victoire à l’OM, mais Bulka réalisait une somptueuse parade (81). Le clin d’œil aurait été beau si l’un des deux attaquants avait offert les 3 points au club, qui célébrait ses anciens joueurs africains hier.

L’exclusion de Moumbagna a changé la face du match

Mais plutôt que Ndiaye, plutôt qu’Aubameyang (qui a certes été bon et transformé un penalty), c’est le Camerounais Faris Moumbagna qui a le plus pesé sur la rencontre, malgré lui. Maladroit balle au pied mais à l’aise devant le but, on l’a compris cette semaine (deux réalisations, contre Benfica et à Toulouse), l’avant-centre était exclu pour deux cartons jaunes, le premier logique, le second sévère (45+2). Le score était alors de 1-1 (le revenant Jonathan Clauss avait répondu à Moffi), l’OM maîtrisait à peu près la rencontre, et continuait après la pause, même si l’on se doutait que le ballon ne serait pas éternellement dans les pieds des Marseillais.

Pendant un temps fort, Leonardo Balerdi obtenait un penalty qui allait à l’encontre de l’esprit du jeu, même si la fin du tacle de Cho finissait sa course sur le pied de l’Argentin et que le contact était réel. L’ancien capitaine d’Arsenal donnait l’avantage aux siens (56), et il restait 40 minutes à tenir. Un peu trop si l’on considère l’égalisation de loin de Bard (72), pas tant que ça au vu du faible nombre d’opportunités niçoises. C’est que l’OM n’a pas été indigne à 10 contre 11, et a même semblé plus à l’aise que les fois où il avait eu la chance d’évoluer en supériorité numérique (Nantes, Metz, Monaco, Paris…). Mais le bilan fait mal au crâne : l’Olympique n’a pris qu’un point contre Nice en deux matches, sans que les Aiglons n’aient montré grand-chose. Mais ce sont eux qui possèdent 7 points de plus que leur adversaire du soir, 7 unités qui ne seront pas rattrapées, sauf miracle, alors qu’il en reste seulement 12 à prendre et que l’OM risque de dépenser toujours plus d’énergie en C3.

Pour revivre le frisson continental la saison prochaine, il faut désormais viser la 6e place, celle occupée par Lens 5 points devant (avec un alléchant duel dimanche au Vélodrome), voire la 7e de Rennes (une unité de plus) en espérant que le PSG gagne la coupe de France contre Lyon. Ou remporter la Ligue Europa, une compétition où les ballons, plutôt que de ricocher sur la barre, finissent plus souvent dans les filets adverses.