Pedro Rocha, mis en examen pour corruption, désigné président de la fédération espagnole de football

Cette désignation risque bien d'aggraver la crise de l'instance. Pedro Rocha, mis en examen dans une affaire de corruption, a été nommé à la présidence de la fédération espagnole de football (RFEF), a annoncé cette dernière dans un communiqué vendredi 26 avril. Il était le seul candidat aux élections à la présidence qui devaient initialement se tenir le 6 mai si plusieurs personnes s'étaient présentées.

"Pedro Rocha a été désigné aujourd'hui nouveau président de la Fédération espagnole de Football, après avoir reçu le soutien de la majorité de l'assemblée de l'institution", a écrit la RFEF dans un communiqué.

Cette annonce intervient au lendemain de la décision du gouvernement espagnol de placer sous tutelle la fédération, en crise depuis le scandale du baiser forcé de Luis Rubiales, ex-président de l'instance dont Pedro Rocha assurait l'intérim depuis le mois d'août. Ce qui pourrait aboutir à des sanctions de l'UEFA et de la FIFA pour ingérence.

Des irrégularités dans les contrats

Déjà secouée par ce scandale, qui a mené à la démission de Rubiales et aux licenciements de plusieurs dirigeants, la RFEF est désormais au centre d'une enquête pour corruption dans laquelle l'ancien homme fort du foot espagnol et Pedro Rocha sont mis en examen. Le Tribunal administratif du sport (TAD) a en plus de cela estimé, dans un rapport récent, que l'ex-vice-président de Rubiales et sa direction par intérim avaient commis des fautes "très graves" en prenant des décisions allant au-delà de leurs compétences.

Cette affaire porte sur des irrégularités dans les contrats signés par la RFEF au cours des cinq dernières années, pendant la présidence de Luis Rubiales, dont le juteux contrat conclu pour délocaliser la Supercoupe d'Espagne en Arabie saoudite. Le royaume saoudien accueille depuis 2020 les demi-finales et la finale de cette compétition moyennant quelque 40 millions d'euros par an dans le cadre d'un accord dans lequel la société Kosmos de l'ex-défenseur du FC Barcelone Gerard Piqué a servi d'intermédiaire.