Dream biggerToujours plus attractif, le Stade Toulousain veut agrandir Ernest-Wallon

Toulouse : Objectif 25.000 places... Le Stade Toulousain voit grand pour Ernest-Wallon

Dream biggerLe projet n’est pas nouveau, mais le président Didier Lacroix a donné plus de détails ce vendredi sur l'agrandissement de l'enceinte des Sept-Deniers
Le stade Ernest-Wallon lors du match de Champions Cup entre Toulouse et le Racing 92, le 7 avril 2024.
Le stade Ernest-Wallon lors du match de Champions Cup entre Toulouse et le Racing 92, le 7 avril 2024. - Lionel Bonaventure / AFP / AFP
Nicolas Stival

Nicolas Stival

L'essentiel

  • Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain, a évoqué ce vendredi l’avancée du projet d’agrandissement d’Ernest-Wallon (19.000 places).
  • Le club doit finir la saison en ayant affiché « guichets fermés » pour tous ses matchs à domicile, y compris ceux délocalisés au Stadium (33.000 places), la plus grande enceinte de la ville.
  • Les travaux sur l’enceinte des Sept-Deniers doivent entrer dans le cadre d’un chantier qui englobe tout le quartier, avec l’arrivée du métro prévu en 2028.

Le 5 mai, le Stade Toulousain accueillera les Anglais des Harlequins dans un Stadium à guichets fermés. Les 33.000 places de cette demi-finale de Champions Cup ont été vendues jeudi dernier en vingt minutes à peine. « C’est un événement qui a déchaîné les foules, a lâché le président Didier Lacroix ce vendredi dans un salon du stade Ernest-Wallon, devant une vingtaine de journalistes. Il y a eu jusqu’à 60.000 connexions instantanées et 800.000 demandes de connexion. Je ne sais pas quelle est la taille du stade qu’il nous aurait fallu. »

La grande enceinte municipale toulousaine, antre habituel des footballeurs du TFC, hébergera aussi les rugbymen pour le choc du Top 14 contre la Rochelle, le 2 juin. Deux autres rencontres de championnat sont programmées à Ernest-Wallon, la « maison » des Rouge et Noir (19.000 places) dont l’association « Les Amis du Stade », étroitement liée au club, est propriétaire : samedi contre le Racing 92 et le 12 mai face au Stade Français. Encore deux succès populaires.

Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain, ce jeudi dans un salon du Stade Ernest-Wallon.
Didier Lacroix, le président du Stade Toulousain, ce jeudi dans un salon du Stade Ernest-Wallon. - Nicolas Stival / 20 Minutes

« On peut dire que le Stade Toulousain fera très certainement une saison complète à domicile avec des stades combles », se félicite Lacroix. Pas besoin d’avoir le cerveau aussi bien irrigué que celui de Thomas Pesquet, ambassadeur du club, pour faire le constat : Ernest-Wallon est devenu trop petit pour le cador du rugby français et européen qui, après un creux au cœur des années 2010, a engrangé trois Boucliers de Brennus (2019, 2021, 2023) et une Coupe d’Europe (2021).

Deux grands stades à Toulouse, un doux rêve

« A mon avis, il faut un stade à 60.000 personnes et un autre de 30.000 à Toulouse, mais je ne suis ni maire, ni président du Conseil départemental ni président du Conseil régional, plaisante à moitié le président stadiste. Lyon, Bordeaux, Paris en ont deux. » Il l’avoue lui-même : ce vœu pieux ne pourrait être exaucé que dans un monde sans contraintes financières (ou dans un pays du Golfe, ce qui revient à peu près au même). En attendant de voir le Stadium, un jour peut-être, doubler sa capacité, le chantier concerne Ernest-Wallon, que Lacroix souhaiterait voir passer à « 25.000 [places] plus ou moins 10 % ».

Le 4 avril, Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de la Métropole, a officialisé son soutien « à hauteur de 20 millions d’euros » pour « ce projet structurant qui se conjuguera avec la station au pied du stade de la future Ligne C du métro ». Le chantier doit être bouclé en 2028, près d’une décennie après l’annonce initiale d’une volonté d’agrandissement d’Ernest-Wallon, en même temps que le métro débarquera dans ce quartier des Sept-Deniers aujourd’hui enclavé entre rocade, Garonne et canal latéral du fleuve.

« Pour l’instant, nous sommes dans des études de faisabilité technique, pas dans les appels d’offres », observe Lacroix, qui espère voir les choses s’accélérer à la rentrée de septembre. « On parle d’un stade mais on veut vraiment un pôle d’activation sport-santé pour les occupants, les habitants et les salariés », reprend le dirigeant stadiste, qui rappelle que son club utilise son enceinte seulement « 60 % du temps ». Les 40 % restant, Ernest-Wallon accueille des écoles, des associations ou des réunions d’entreprises.

Une vue générale du Stade Ernest-Wallon, le 14 avril 2024.
Une vue générale du Stade Ernest-Wallon, le 14 avril 2024. - Simon King / ProSports / Shutterstock / Sipa

Rester « tourné vers la ville »

Le financement n’est pas le seul problème à venir, puisqu’il faut aussi déterminer le « phasage » des travaux. Autrement dit : par où commencer le chantier pour pénaliser le moins possible, sportivement et économiquement, le club qui continuera à jouer sur place pendant ce temps ?

Aujourd’hui, Ernest-Wallon, construit entre 1978 et 1982 à quelques centaines de mètres de la précédente enceinte, détruite pour construire la rocade, fait de plus en plus son âge.

Mais pour Lacroix, il n’a jamais été question de quitter le quartier historique où vibre le cœur de son club, né en 1907. « Une des grosses erreurs, ce serait d’amener un stade en périphérie où tu n’es plus tourné vers ta ville, indique le dirigeant. Ce qui est génial, c’est de t’y rendre à pied ou à vélo. Il faut garder ces stades urbains avec une vie de tous les jours. » Coucou, le Matmut Atlantique de Bordeaux, l’Allianz Rivera de Nice et le Groupama Stadium de Lyon, tous bâtis bien loin du centre historique…

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