La chronique de Thomas Chatelle : deuxièmes gardiens, mais premiers rôles
Une chronique de Thomas Chatelle.
- Publié le 27-04-2024 à 15h01
”Un gardien et un attaquant décisif, c’est la meilleure recette pour être champion.”
Cette phrase a sans doute dû être utilisée par tous les consultants du monde quand il s’agit de prédire le futur champion de n’importe quelle compétition de football. Même si, en Belgique, la règle de division des points dépasse de loin tout autre facteur décisif sportif dans la course au titre. Mais là n’est pas le sujet de cette chronique. Mon propos se penche ici plus sur l’influence qu’auront les gardiens dans cette course (rendue artificiellement) folle des Champions Playoffs. Surtout si ces gardiens ne sont pas les premiers choix à la base ! Difficile d’affirmer que Senne Lammens – à la place de Jean Butez, blessé – sera décisif pour l’Antwerp dans la course au titre étant donné la dernière position du club anversois dans ces Champions Playoffs. Bien qu’il le sera peut-être en finale de la Coupe contre l’Union… Mais prenez le cas de Nordin Jackers à Bruges.
À son arrivée en début de saison, son second rôle derrière la légende Simon Mignolet était tout tracé. Et pourtant, c’est peut-être à son tour de faire le coup de Mignolet en offrant sur un plateau le titre à son club ces prochaines semaines. À moins que le grand Simon fasse son retour et récupère les lauriers sur le fil. Car c’est aussi le propre du gardien réserviste. Et son ego doit être compatible avec ce genre de scénario.
Son ego doit être compatible avec ce genre de scénario.
C’est d’ailleurs ce qui pourrait aussi arriver à Andriy Lunin au Real en vue d’une probable finale de Ligue des champions et du retour de blessure de… Thibaut Courtois. On ne soulignera donc jamais assez l’importance du second rôle d’un gardien réserviste dans la réussite de son homologue titulaire.
Les larmes de Colin Coosemans dans le vestiaire anderlechtois et la compassion de ses équipiers en attestent, son rôle dépassait de loin celui de doublure de Kasper Schmeichel. Lui aussi a dû accepter sans broncher de passer de deuxième à troisième et finalement de nouveau deuxième dans la hiérarchie des gardiens anderlechtois. Avec pour défaut de ne pas trop faire de bruit en coulisse et de ne pas être danois. Il aura finalement fini par convaincre Brian Riemer qu’au-delà d’être son deuxième ou troisième gardien sur le terrain, il était surtout l’un de ses premiers gardiens du vestiaire !