La déclaration surprenante de Rafael Nadal après son succès contre Alex de Minaur devant Zidane et Vinicius Jr : “Je ne peux pas faire l’âne”
L’Espagnol reste les pieds sur terre malgré une nette amélioration dans son tennis. Son physique demeurant son épée de Damoclès.
- Publié le 28-04-2024 à 11h37
- Mis à jour le 28-04-2024 à 14h24
Une tournée d’adieu. C’est bien à cela que ressemble la saison 2024 de Rafael Nadal. À chacune des sorties de l’Espagnol, les fans de tennis se battent pour décrocher un précieux sésame et les people se pressent en VIP. Face à Alex de Minaur, lors du deuxième tour du Masters 1000 de Madrid, ce sont, notamment, le Roi Felipe VI, Vinicius Jr et Zinédine Zidane qui s’installèrent aux premières loges d’une Caja Magica à l’ambiance explosive. Une atmosphère qui n’a pas laissé l’ancien n°1 mondial insensible.
”Quand on sait que quelque chose peut être la dernière, bien sûr, c’est excitant et spécial. Ce sont des émotions différentes. J’ai eu la chance de vivre de très beaux moments à Madrid. De la finale de 2005 à aujourd’hui. C’est la fin, et les fins sont toujours émouvantes.”
Des émotions spécifiques véhiculées par le sport comme le soulignait le Majorquin après son succès (7-6, 6-3) : "Le sport a une chose fantastique, c’est qu’il passionne les gens. Je ne le dis pas pour moi. L’autre jour, le Real Madrid défend 120 minutes, gagne aux tirs au but et tout est excitant. C’est la magie du sport. Et on vit cela différemment comme spectateur ou acteur.”
Ce qui pousse l’homme aux 14 titres à Roland-Garros à ne pas s’enflammer malgré une victoire convaincante face à un joueur contre qui il s’était incliné il y a dix jours.
”J’ai pu supporter un match de plus de deux heures, ce qui était très important. Mais ne nous laissons pas emporter par l’émotion d’un match, il y a beaucoup de choses à ajuster. Il y a des choses que je ne peux pas encore faire comme je le souhaiterais. Je dois être prudent, la priorité, c’est qu’il ne se passe rien de grave physiquement. Que mon corps ait tenu le coup pendant deux heures contre Alex est un pas en avant. Un match ne va pas changer ma perspective. Je dois reprendre confiance en mon corps.”
Au niveau de son tennis, Rafael Nadal doit aussi s’adapter à une réalité différente de celle de sa grande époque : “Ces deux dernières années, j’ai passé très peu de temps sur le circuit. Maintenant j’y suis depuis trois semaines et cela m’aide à mieux lire le jeu. Il y a des moments où j’aimerais faire tourner la balle davantage d’un côté à l’autre, mais je n’y arrive toujours pas. J’ai dû proposer un tennis un peu plus lent. Je dois plus réfléchir tactiquement, pour que les choses n’arrivent pas trop vite, pour avoir plus de temps.”
Le point positif pour Rafa à Madrid, où il défiera Pedro Cachin (ATP 91) ce lundi au 3e tour, c’est qu’il a retrouvé plus d'agressivité au service. “Je ne peux pas faire l’âne car je n’ai pas servi depuis plusieurs mois à cause d’un problème abdominal, mais je peux servir. À Barcelone, j’avais beaucoup de choses à régler. Cette semaine, le service est mis de côté et je commence le point différemment.”
Le mot de la fin revenant à Alex de Minaur qui aura été le témoin privilégié de l’évolution de Nadal en dix jours : “À Barcelone, il n’était pas prêt, cela se voyait sur le terrain. Ici, c’était un niveau très élevé, à une intensité très élevée du premier point jusqu’à la fin.”