Comment Anderlecht a joué comme au Far-West et s’est jeté dans la gueule du loup face au Cercle (1-1)
Le shérif Anderlecht est toujours en tête des playoffs 1 mais s’est fait piéger par le Cercle. Sa place ne tient plus qu’à un fil. Brian Riemer le sait.
- Publié le 28-04-2024 à 21h38
Anderlecht vient-il de laisser filer le titre en partageant (1-1) sur la pelouse du Cercle ? La question doit être posée. Et même s’il est trop tôt pour une réponse définitive, l’équipe n’a pas convaincu lors des trois derniers matchs (4 sur 9) et est désormais à égalité avec le CLub Bruges qui laisse une bien meilleure impression que son ennemi historique.
“Mais on reste en tête (NdlR : grâce au meilleur classement d’Anderlecht en phase classique), dit Riemer en balayant la salle de conférence de presse. Je ne regarde pas ce que fait Bruges. Seuls les chiffres comptent, s’ils gagnent leurs quatre prochains matchs, ils sont champions. Et ce calcul vaut également pour nous. ”
Osons utiliser un mot fort : Anderlecht est mauvais. Depuis le début des playoffs, les Mauves n’arrivent pas à jouer au football. Leurs trois victoires ont été conquises avec la tête et les épaules plus qu’avec les pieds.
Il manque un élément créatif
Dans ce festival du long ballon, Anderlecht est tombé dans le piège du Cercle à pieds joints. Le sol ressemblait à de la lave pour les Bruxellois. Ils ont fait sauter le ballon au-dessus de la tête de leurs milieux de terrain. “C’était surtout marqué en deuxième mi-temps, concède le coach des Mauves. Et peut-être aussi un peu en première partie de match même si nous étions davantage dans notre plan de jeu qui visait à exploiter les espaces laissés par leur défense comme sur l’ouverture du score. On aurait dû essayer de davantage conserver le ballon même si on sait que face au Cercle, cela équivaut à se jeter dans la gueule du loup. Si tu ne réussis pas à le faire, ton équipe perd directement confiance. ”
Anderlecht est le cul entre deux chaises; il manque de hargne et de créativité.
La faute n’est pas totalement à imputer à Riemer. Aucun membre du trio médian n’a semblé capable de le faire de prendre le ballon, d’offrir un peu d’air à son équipe et d’amener de la créativité. Les Anderlechtois sont le cul entre deux chaises. Trop peu créatifs pour poser le jeu et pas assez hargneux (comparé au Cercle en tout cas) pour jouer long et gagner les duels ou les deuxièmes ballons. “Nous voulions nous imposer physiquement avec Vazquez devant mais nous n’avons pas réussi. En ce qui concerne le fait de pouvoir poser le ballon au sol, nous avons dû faire sans Dreyer, Verschaeren et Hazard, trois des meilleurs joueurs du championnat dans ce domaine. ”
En état de choc
Riemer a vu un plan de jeu en première mi-temps. On a surtout vu un match triste dont la seule illumination a été l’ouverture de Sardella vers Vazquez sur le 0-1 conclu par Stroeykens (11e). Une phase travaillée à l’entraînement en semaine. Le plan était plus marqué au Cercle. “On a voulu les rendre incapables de sortir de notre premier et notre deuxième rideau de pressing, dit Muslic. Nous cherchions aussi à sortir Vertonghen de la zone depuis laquelle il maîtrise le jeu. ”
En a résulté ce que Brian Riemer a qualifié de “Far-West”. Une deuxième mi-temps sans structure, largement dominée par l’équipe locale. “Après le but chanceux de Daland (51e), nous étions en état de choc, dit le Danois. Nous ne pouvons pas nous permettre de jouer de la sorte durant 30 minutes. ”
La fin de match a prouvé que le titre va se jouer sur des détails. Un hors-jeu d’Amuzu de quelques centimètres et un penalty non-accordé à juste titre ont été pointés du doigt par le coach du RSCA. “Je suis content de ce que j’ai vu durant les dix dernières minutes”, a résumé le T1.
Le constat ne change pas pour autant. Les espoirs de titre passent par un meilleur football. À l’extérieur, particulièrement. Anderlecht affiche un bilan d’un point sur neuf hors de ses bases depuis le début du money-time. La tête du classement ne tient plus qu’à un fil. Le RSCA doit prendre trois points à l’Union pour éviter qu’il se rompe.