ARBITRAGEComment comprendre la nomination de Turpin au sifflet de Bayern-Real ?

Bayern-Real Madrid : « Il garde un certain crédit »… Comment expliquer la nomination de Clément Turpin au sifflet ?

ARBITRAGEEn plaçant deux arbitres en demi-finales de Coupes d’Europe cette semaine, la France semble garder une certaine crédibilité aux yeux de l’UEFA, même si la nomination de Clément Turpin pour le match Real-Bayern laisse songeur les Bavarois
Clément Turpin avait arbitré le match aller entre le Milan et la Roma en quart de finale de la Ligue Europa.
Clément Turpin avait arbitré le match aller entre le Milan et la Roma en quart de finale de la Ligue Europa.  - PRESSITALY / SIPA
Aymeric Le Gall

A.L.G.

Cela faisait longtemps que la France du foot, celle des clubs du moins, n’avait pas autant roulé des mécaniques. Cette saison, en effet, au regard du nombre de clubs qu’elle place en demi-finale, avec le PSG en Ligue des champions face à Dortmund, mais aussi l’OM en Ligue Europa face au Benfica, notre pays à fière allure. D’autant qu’il peut aussi se targuer d’avoir positionné deux arbitres en demi-finale aller de coupes d’Europe, C1 et C3 comprises.

Avec, d’un côté, l’indéboulonnable Clément Turpin au sifflet de la demie Real-Bayern de ce mardi, et François Letexier, le petit jeune qui monte, qui monte, et qui devrait normalement être à la baguette du match de jeudi entre la Roma et le Bayer Leverkusen en Ligue Europa. Quand on sait la crise que vient de traverser l’arbitrage français cette saison et les charrettes de polémiques qui ont accompagné nos week-ends depuis août dernier, ce ratio de 50 % d’arbitres français sur les terrains de C1 et de C3 cette semaine interroge.

Serions-nous trop durs avec eux ? L’arbitrage français est-il moins mauvais que le pestent chaque semaine, joueurs, dirigeants et commentateurs à longueur d’émission. On a posé la question à Bruno Derrien, ancien arbitre international à la retraite et consultant régulier dans les médias sportifs. Pour lui, difficile de lire le cas de Letexier et de Turpin de la même manière.

Une saison marquée par de nombreuses polémiques

« François Letexier est devenu l’an dernier l’arbitre numéro 1 en France, il a détrôné Clément Turpin si j’ose dire. Il a toute la confiance de l’UEFA, on l’a vu avec sa nomination lors du quart de finale aller entre le Real et Manchester City, qu’il a très bien géré. A mon avis c’est le successeur désigné de Clément Turpin, c’est déjà acté en France et c’est en passe de le devenir aussi sur la scène européenne, avance l’ancien sifflet. Et pour Turpin, en revanche, je ne sais pas quoi vous dire (rires) ! Il s’accroche, on va dire. »

Le « petit prince » de l’arbitrage français est régulièrement au cœur des polémiques, pour ne pas dire de quelques scandales, depuis le début de saison. On se souvient notamment de ce péno évident oublié pour Nice à Lyon en février dernier, qui avait fait éructer le président des Aiglons Jean-Pierre Rivère. Mais il n’y a pas besoin de remonter aussi loin pour trouver trace d’une décision pour le moins surprenante. Les Lillois n’ont pas oublié cet autre penalty non sifflé après une faute flagrante et par derrière du Monégasque Takumi Minamino sur Tiago Santos dans la surface de réparation, mercredi dernier, dans un match à fort enjeu pour les deux clubs dans la course à l’Europe.

« On ne peut pas nier qu’il y a eu un certain nombre de polémiques, avec des décisions quand même parfois très, très étonnantes », admet Bruno Derrien, qui ne cache pas son incompréhension. Mais s’il est nommé, c’est bien qu’il garde un certain crédit sur la scène européenne mais il faut bien admettre qu’en Ligue 1, cette année, ça a quand même été plus compliqué pour lui. »

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Souviens-toi le quart de finale dernier

En apprenant sa nomination pour leur demi-finale face au Real Madrid, les dirigeants bavarois ont dû se mouiller la nuque, se souvenant du quart de finale contre Manchester City qui avait donné lieu à un certain nombre de décisions discutables de la part de Clément Turpin. L’arbitre français avait notamment sifflé deux penalties pour des mains très discutables et eu un impact évident sur la tournure des événements, la fluidité de la partie et l’esprit du jeu.

« Si je devais lui donner une note, ce serait 0, il a tout faux de la première à la dernière minute », avait ainsi déclaré Thomas Tuchel, rouge de colère, à l’issue de l’élimination de son équipe. « Il aura du mal à faire pire que la dernière fois », a cette fois-ci ironisé Uli Hoeness, l’ancien président du club aujourd’hui président d’honneur. Son successeur a quant à lui dit « espérer que monsieur Turpin ait juste connu un mauvais soir ».

Conclusion de Bruno Derrien : « L’UEFA regarde bien les prestations des arbitres chaque week-end dans leur championnat respectif au moment de choisir ceux qu’elle va désigner pour les derniers grands matchs de la saison et pour des compétitions comme l’Euro. On a pu le constater avec Stéphanie Frappart, qui n’a finalement pas été retenue pour l’Euro. Visiblement ses prestations dans le championnat de France lui ont coûté sa sélection. Pour Turpin, je n’ai pas d’explication rationnelle, sinon que soit l’UEFA passe outre ses performances domestiques depuis le début de la saison, soit elle semble considérer que M. Turpin est encore au haut niveau. » A lui de montrer ce mardi soir que la seconde option est la bonne.

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