Cette fois, Jean-Michel Aulas est arrivé à ses fins. Si le président de l’Olympique Lyonnais n’avait pas su trouver les mots, un an plus tôt, pour convaincre Yoann Gourcuff de rejoindre l’OL, il tient en effet sa revanche lorsqu’à l’été 2010, il boucle l’arrivée du milieu de terrain des Girondins pour quelque 25 millions d’euros. Le début d’un calvaire de cinq ans pour le natif du Morbihan.
Ancien coéquipier du joueur breton chez les Gones, Bafetimbi Gomis est revenu auprès de Zack Nani sur les moments difficiles traversés par Yoann Gourcuff entre Rhône et Saône. « On achète Gourcuff pour nous faire jouer. On lui met une pression énorme, lui il avait rien demandé. Lui c’était un passionné de football. Il était tranquille à Bordeaux, un club avec moins de pression, a-t-il raconté. Quand il arrive à Lyon, on lui fait une cérémonie pour son arrivée, qu’il méritait parce que c’était un grand joueur. On l’a starifié, on lui a mis la pression. Il n’y avait pas plus humble que lui, plus modeste. Beaucoup de choses lui sont tombées dessus, qu’il n’avait pas demandées. »
« Il me faisait mal au cœur »
L’ancien Stéphanois a notamment pointé du doigt les rumeurs qui ont couru sur sa vie privée, la presse people lui attribuant plusieurs liaisons. « On a dit beaucoup de choses sur sa vie privée, qui étaient fausses. On lui prêtait pas mal de choses extrasportives, parce que c’était le ‘beau garçon’ célibataire », a-t-il poursuivi, peignant un tableau pour le moins sombre.
« Il me faisait mal au cœur, il était tout seul parfois parce qu’il n’avait pas de copine et ses amis étaient en Bretagne, a-t-il encore souligné. Avec Jimmy Briand on l’avait invité, on essayait de l’aider. Il s’est refermé sur lui, on le voyait bouquiner des livres sur la préparation mentale. Il avait besoin de se sentir aimé, qu’on le laisse tranquille et qu’on ne lui mette pas la pression. » Une pression bien trop forte pour l’ancien Milanais, qui a concentré durant ses cinq ans à l’OL toutes les critiques.
« Gourcuff ne pouvait pas assumer la responsabilité du jeu tout seul. Nous ça nous ‘arrangeait’ que toute la pression médiatique soit sur lui… Chaque semaine il y avait des articles sur lui, sur son gros salaire…, a insisté Bafetimbi Gomis. Cela lui faisait du mal. On aurait voulu l’aider en partageant cette pression médiatique, mais on ne pouvait pas. »
