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"Un ras-le-bol général": le témoignage d'un supporteur de Troyes au stade lors des graves incidents contre Valenciennes

Théo, supporteur de Troyes, était au stade pour assister à la rencontre face à Valenciennes ce vendredi. Situé "derrière le but, juste au dessus des supporteurs troyens", ce dernier est revenu dans l'After Foot sur les jets de fumigènes qui ont entraîné l'arrêt du match de la 36e journée de Ligue 2.

Une nouvelle soirée sombre pour le football français. Ce vendredi, les supporteurs de Troyes ont exprimé leur mécontentement en jetant des fumigènes sur la pelouse du stade de l'Aube lors de la réception de Valenciennes (1-1), à l'occasion de la 36e journée de Ligue 2.

Frustrés par le manque de résultat de l'équipe, qui file tout droit vers une relégation en National 1 - et une deuxième descente en deux ans - ces derniers ont répliqué en provoquant une première interruption, puis l'arrêt définitif du match. Dépités par l'attitude de leurs supporters, certains joueurs de Troyes ont renvoyé quelques fumigènes dans la tribune d'où ils étaient partis.

Ras-le-bol général

"J'en veux depuis longtemps au City Group, pour le départ de Bruno Irles, pour le coach australien Patrick Kisnorbo (mis à pied en novembre ndlr) qui nous a flingué sportivement pendant plus d'un an. C'était pour moi incompréhensible, comme pour tous les supporteurs troyens", confie Théo, supporteur de l'Estac présent "derrière le but, juste au dessus des supporteurs troyens", dans l'After Foot sur RMC ce vendredi.

"Ce soir, je pense que c'était un ras-le-bol général. Bien évidemment, je ne cautionne pas ce qu'il s'est passé. Je pense aux familles qui étaient présentes au stade, ce n'est pas excusable du tout. Il y avait des gamins en pleurs, c'était assez dramatique comme scène. C'est la première fois que je vois ça au stade de l'Aube. J'avais déjà vu ça à la télé mais à Troyes, c'est la première fois. C'est dire à quel point le club est en train de couler. Et voir les joueurs qui répondent, je me suis dit qu'on avait vraiment touché le fond du fond. Ce soir c'est très dur. Je suis le club depuis que j'ai 10 ans, j'en ai 27 aujourd'hui, je vais au match dès que je peux et voir ça ce soir, c'est vraiment dur de trouver les mots."

Théo se remémore chaque minute des incidents, où tout est parti dans tous les sens. "Le premier arrêt du match, les supporteurs ont commencé à balancer des fumigènes sur une touche ou un corner pour nous, à la 89e. Jets de fumigènes, match arrêté, les joueurs de Valenciennes rentrent au vestiaire, nos joueurs restent sur le terrain. Le jeu reprend quelques minutes plus tard. Entre temps il y a eu des insultes contre le City Group. Les joueurs étaient aussi en colère de voir ce qu'ils ont vu en tribune, avec la frustration des résultats de l'équipe. J'ai même vu un membre du staff qui a balancé un ballon du pied qui a atterri dans le visage d'une femme pas très loin de moi. On pouvait encore y croire à 1-1. Je pense aussi que les supporteurs ont craqué en voyant qu'Annecy et Dunkerque avaient gagné, ce qui nous condamnait quasiment quoi qu'il arrive. Le capo disait à ses supporteurs de jeter les fumigènes sur les filets du but pour ne pas les mettre sur la pelouse, sauf que ça n'a pas été respecté. Et au lieu de calmer ses supporteurs, il a envenimé le truc."

Dans un communiqué publié après les incidents, l'Estac "condamne les agissements d'une minorité de supporters". "Le contexte de déception des supporters n'excuse ni n'atténue ce comportement, et nous attendons maintenant de connaître les décisions de la part des autorités du football". Accroché à domicile par le dernier du classement, Troyes serait condamné à la relégation en National à deux journées de la fin s'il perdait ce match sur tapis vert.

AS avec l'After Foot