Shuto Abe, le discret moteur du RWDM : “Mes premiers mois en Belgique n’ont pas été faciles”
Le Japonais est devenu un élément indispensable du dispositif de Yannick Ferrera.
- Publié le 04-05-2024 à 11h11
Depuis l’arrivée de Yannick Ferrera et la blessure de Pierre Dwomoh, Shuto Abe a pris les clés du milieu de terrain du RWDM. Comme il l’avait déjà prouvé auparavant, le Japonais fait preuve d’une abnégation sans faille et d’une combativité exemplaire depuis qu’il a retrouvé sa place de titulaire. Véritable arracheur de ballons, il a su charmer son entraîneur. “Je n’aime pas parler d’un joueur en particulier mais Shuto est un gars qui se bat sans cesse, que vous pouvez retrouver en défense comme en attaque. C’est un joueur qui travaille sans compter, qui fait les efforts pour l’équipe”, confie Yannick Ferrera à son sujet.
Le rôle de travailleur de l’ombre, de ratisseur de ballons du Japonais a un impact sur le jeu des Molenbeekois. Il permet de libérer les joueurs plus créatifs d’une partie de leurs tâches défensives. Notamment Jeff Reine-Adélaïde avec qui il forme un duo très complémentaire au cœur du jeu molenbeekois. “Shuto, c’est quelqu’un qui n’est pas avare d’efforts. Il récupère les ballons, il se projette bien, son travail à la récupération est impressionnant et me fait énormément de bien”, confirme le capitaine du RWDM.
L’ancien Lyonnais salue la mentalité exemplaire de son équipier. “Il est dans la lumière et il le mérite car il travaille dur au quotidien. C’est quelqu’un qui ne lâche jamais.”
Shuto est quelqu’un de très joyeux au quotidien, de très travailleur surtout.
Même si Shuto Abe ne parle pas français et ne maîtrise que quelques notions en anglais, le duo parvient à se comprendre en milieu de terrain. “Dans le foot, on arrive toujours à se comprendre. Et puis Shuto vous facilite la vie. C’est quelqu’un de très joyeux au quotidien, de très travailleur surtout. C’est un exemple pour tout le monde.”
Discrétion et modestie avant tout
Depuis qu’il est arrivé en Belgique, Shuto Abe ne s’était pas encore exprimé devant les journalistes. Il faut dire que le discret Japonais ne maîtrise pas encore bien l’anglais. Malgré tout, nous avons pu le rencontrer pour un échange plein de discrétion et de modestie, à son image. “Avant de venir en Europe, j’avais commencé à apprendre l’anglais. J’étudie désormais tous les jours ici et je me suis bien amélioré depuis mon arrivée”, confirme-t-il.
Alors qu’il n’avait connu que le Japon dans sa vie et sa carrière de footballeur, à 25 ans, Shuto Abe décidait de faire le grand saut vers l’Europe en juillet dernier. Pris sous son aile par Klaus à son arrivée, Shuto Abe s’est désormais bien acclimaté à sa nouvelle vie en Belgique. “Durant les trois, quatre premiers mois, je suis resté ici tout seul car ma femme n’avait pas de visa pour me rejoindre en Belgique. C’était difficile de vivre seul, de devoir me faire à manger. Heureusement, aujourd’hui, nous habitons ensemble.”
Formé au FC Tokyo, dont il a porté les couleurs de l’équipe première au cours des quatre précédentes saisons, c’est au Sugino Hyakuso SS que Shuto Abe a commencé le football. “Un club de taille moyenne, précise-t-il. D’un club moyen, je suis ensuite passé à un club plus grand, le FC Tokyo.”
Le Japon compte également des clubs sportifs dans les universités. Ce qui lui a permis de conjuguer football et études de haut niveau. “J’ai intégré le club de l’université de Meiji où je jouais au football tout en étudiant les sciences politiques et économiques.”
S’il s’est appliqué durant ses études, le football est resté sa passion. C’est ainsi qu’il est devenu professionnel au FC Tokyo. Avec un premier match chez les pros qu’il n’oubliera jamais. “Nous avons joué contre le Vissel Kobe. Ce jour-là, Andrés Iniesta a marqué le seul but de la partie”, se rappelle-t-il.
Après avoir fait son trou dans le championnat japonais, remporté la Coupe de la Ligue en 2021 avec le FC Tokyo, Shuto Abe a fait le grand saut vers la Belgique. Comme l’ont fait plusieurs de ses compatriotes avant lui. “Il y a beaucoup de joueurs japonais en Belgique. J’en connaissais déjà certains, comme Tsuyoshi Watanabe, et j’en ai rencontré pas mal d’autres depuis mon arrivée. J’ai aussi appris qu’Igor De Camargo, notre T3, avait joué avec Takayuki Suzuki.”
En rejoignant le RWDM, Shuto Abe n’a pas été totalement dépaysé grâce à la présence des… joueurs brésiliens. “Il y avait pas mal de Brésiliens aussi au FC Tokyo. Cela m’a rassuré et permis de m’adapter plus rapidement.”
Même s’il y a eu de nombreux changements d’entraîneurs au RWDM cette saison. “Quatre entraîneurs en une saison, cela m’a étonné. Au Japon, c’était plus stable”, confie celui qui a toujours un rêve à réaliser. “J’aimerais jouer la Ligue des champions un jour.”