La chronique de Christophe Franken : Wouter Vrancken affiche ses limites à Genk
Sera-t-il encore sur le banc de Genk la saison prochaine ? La direction a ses doutes.
- Publié le 06-05-2024 à 15h58
À Genk, on ne rigole pas ces derniers jours. Après avoir cru que le titre était peut-être jouable suite à un bon début de playoffs, le Racing s’est écroulé : trois défaites consécutives en encaissant onze buts. Voilà même le ticket européen en danger avant les 270 dernières minutes de la saison (peut-être 90 de plus en cas de barrage face à Gand).
La direction est déçue : après une élimination rapide en Coupe de Belgique et en Conference League, le championnat ne sauvera pas la saison. Qui est responsable ? Un peu tout le monde, comme toujours en cas d’échec. Mais celui qui a marqué le moins de points s’appelle Wouter Vrancken. Dans ce qui devait être la saison de la confirmation après la belle deuxième place de l’an passé (et la phase classique remportée), l’entraîneur a plutôt affiché ses limites.
Si ses compétences tactiques ne sont pas en remises en question, c’est sa gestion humaine qui s’est heurtée à l’épreuve du haut niveau. Il n’a pas réussi à fédérer un vestiaire qui compte douze nationalités différentes. Il a eu du mal à s’adapter à la mentalité des joueurs étrangers, en ayant parfois du mal à cacher son énervement ou sa frustration. Ce qui n’a pas permis de créer l’osmose espérée par des dirigeants ambitieux, 45 millions dépensés depuis le mercato d’été 2022 obligent.
Est-il dans la lignée des coachs belges ambitieux comme Clement et Kompany? Pour l'instant, la réponse est non.
Après avoir brillé à Malines (promotion et Coupe de Belgique), Vrancken passait au révélateur de Genk pour répondre à une question : était-il dans la lignée de la nouvelle génération belge de coachs ambitieux, comme Philippe Clement et Vincent Kompany ? Pour l’instant, la réponse est non. Il est trop tôt pour le placer définitivement dans la catégorie des “bons petits entraîneurs de Pro League” mais le Limbourgeois devra évoluer s’il veut franchir un palier dans une carrière 100 % belge jusqu’à présent (comme joueur puis coach). À 45 ans, il n’est pas trop tard mais il est temps.
Mais où pourra-t-il tenter de poursuivre sa progression pour un jour viser un grand championnat étranger ? À Genk ? Sous contrat jusqu’en 2026 après avoir prolongé en novembre 2022 (avec une belle augmentation salariale à la clef), Vrancken semble parti pour simplement continuer son boulot dans le Limbourg. Mais la direction commence à se poser des questions. Convient-il à la philosophie du club, un alliage de talents étrangers à haut potentiel et de gamins formés au club ? Peut-il faire progresser les promesses Bonsu Baah et Karetsas la saison prochaine ? Il devra vite apporter des réponses positives car son crédit est entamé.