777 Partners et le Standard : est-ce encore tenable ?
Le propriétaire américain du Standard accumule les plaintes et c’est le club liégeois qui tremble. Que risque-t-il ? Et comment cela peut-il se terminer ?
- Publié le 07-05-2024 à 06h50
- Mis à jour le 07-05-2024 à 11h51
Il ne se passe plus un jour sans que la chronique du Standard soit alimentée par les activités, ou les déboires c’est selon, de 777 Partners. Les derniers épisodes en date ont fait état de dépôts de plaintes, devant la justice américaine, pour des soupçons de fraude à la garantie bancaire. Des dépôts de plaintes ont également été enregistrés en Belgique, via l’Immobilière du Standard de Liège et Bruno Venanzi, l’ancien président du club liégeois, qui n’ont pas perçu l’intégralité des tranches qui leur revenaient. La situation du propriétaire de Miami était déjà critique, elle l’est un peu plus encore alors que s’achève, dans une tristesse sportive sans nom, la deuxième saison du Standard sous pavillon américain. La situation, surtout, est-elle tenable ?
Le Standard risque-t-il la faillite ?
C’est un effet domino qui est craint, dès lors que 777 Partners est englué dans les problèmes. Si la société mère doit être déclarée en faillite, comme cela a été sous-entendu par des médias américains, que restera-t-il des entités, et donc de la section football pour la société américaine ? Il n’en resterait pas grand-chose, car elle ne pourrait plus être financée.
Le Standard, pour ne prendre que son exemple, n’est pas en mesure de s’autofinancer via des transferts ou une participation européenne. À intervalles réguliers, il a besoin d’un appui financier de 777 Partners, pour régler certains salaires et se mettre en ordre de paiements pour satisfaire aux contrôles pour l’octroi de la licence.
Sans la maison-mère, le Standard ne pourra pas tenir, et ce qui était une rumeur à la fin avril, à savoir la vente du club, prend de plus en plus d’épaisseur. Il apparaît d’ailleurs que d’autres clubs du groupe sont également proposés à la vente. Mais pour quel montant ? Le Standard a été racheté pour moins de 30 millions € (club et Immobilière), il y a deux ans. Que vaut-il aujourd’hui ? Plus grand-chose… L’investissement de 777 Partners l’a été à (grande) perte. Le rachat d’Everton, qui n’est toujours pas scellé et risque de moins en moins de l’être, ne facilite pas non plus la vie des propriétaires américains, qui risquent de se voir opposer un refus de la Premier League.
Le Standard peut-il perdre sa licence ?
Le 22 avril, le Standard a reçu sa licence, en première instance. Un soulagement pour le club, alors qu’il avait dû cravacher ces dernières saisons pour renouveler son droit d’entrée. Pour valider l’octroi, la commission des licences s’est notamment appuyée sur une lettre de confort émise par 777 Partners, s’engageant, à hauteur de 38 millions € à subvenir aux besoins du club pour la saison prochaine.
C’est, en gros, une garantie bancaire déposée par le propriétaire pour assurer de son sérieux la mise en continuité du club. Mais à la lecture des plaintes déposées aux États-Unis concernant… des garanties bancaires qui semblent bancales, il est permis de se demander ce que vaut, justement, la garantie déposée par le propriétaire américain auprès de l’autorité belge.
Des joueurs ont menacé de ne pas jouer s'ils n'étaient pas payés dans les temps
S’il a sa licence, le Standard est toutefois soumis à un contrôle régulier, et il doit être en capacité de démontrer qu’il est à jour dans ses paiements auprès de l’ONSS, de la TVA, de son personnel. Il s’expose à une interdiction de transferts ou un retrait de points en cas d’infractions répétées. Une limitation de son effectif est aussi renseignée parmi les sanctions possibles. Le licence, elle, ne devrait pas être retirée aux Rouches.
Où en est la situation financière du Standard ?
Marlon Fossey, après la défaite à OH Louvain (3-1), n'a pas caché qu’il était compliqué, pour les joueurs, de se concentrer sur les affaires sportives, à la lecture de tout ce qui se dit sur 777 Partners. La remarque de l’arrière droit américain visait aussi le quotidien des joueurs, perturbé par des retards réguliers de paiements de salaire. Depuis novembre, ils sont toujours versés à la limite, ou en retard, au point que certains joueurs ont menacé de ne pas jouer s’ils n’étaient pas payés en temps et en heure.
Le personnel est aussi soumis à ces retards de paiements, et il apparaît que certains prestataires indépendants du club n’ont pas encore été payés, cette année, dans différents départements. Sans parler des fournisseurs ou des agents, dont certains ont décidé de passer à la vitesse supérieure, avec intervention d’huissiers pour obtenir leurs dus. La situation financière paraît chaque jour un peu plus compliquée pour un club qui a accusé une perte de 20 millions € au dernier exercice comptable, qui pourrait être encore plus importante au prochain bilan, arrêté au 30 juin prochain.