Karim Adeyemi, l’enfant de Munich devenu le moteur de Dortmund : “Presque personne sur la planète ne peut courir plus vite que lui”
Karim Adeyemi sera à nouveau l’arme spéciale du BVB pour contrer le flanc droit parisien.
- Publié le 07-05-2024 à 11h25
Il n’a pas marqué, ni donné l’assist de l’unique but du match aller. Il n’a pas non plus été le plus dangereux offensivement. Il n’a d’ailleurs tenté aucune frappe et il est le titulaire de Dortmund qui a touché le moins de ballons sur la rencontre. On se dirait même qu’il est passé complètement à côté si l’on ne se fiait qu’aux statistiques. Pourtant, Karim Adeyemi a été l’un des grands Messieurs du BVB mercredi dernier au Signal Iduna Park.
Edin Terzic savait qu’il serait difficile pour lui de s’exprimer offensivement face au PSG. Il lui a donc confié une tâche encore plus importante : tout donner pour faire vivre un cauchemar à Ousmane Dembélé et Achraf Hakimi dans son couloir gauche. Et c’est ce qu’il a fait en mettant à profit sa vitesse folle et son endurance pour bondir sur les deux Parisiens dès qu’il le fallait.
”C’est exactement ce dont nous avons besoin de lui, s’est réjoui l’entraîneur du Borussia. Il a transformé son potentiel en une réelle qualité. Nous avons vu qu’il n’y a pratiquement personne sur la planète qui puisse courir plus vite que lui. Il a fait un travail exceptionnel et c’est clair qu’il peut être un facteur extrêmement important pour nous.”
Pour motiver l’international allemand qui sortait de quelques prestations décevantes, Edin Terzic a utilisé… Loïs Openda, face à qui il venait d’être battu quelques jours plus tôt (4-1). "Je lui ai dit après le match à Leipzig que j’avais vu beaucoup de vitesse chez de nombreux joueurs adverses, par exemple Openda. Je lui ai dit que je n’avais pas vu ça chez lui. Cela dépend souvent uniquement de sa volonté.”
Viré par le Bayern
Et quand il en a envie, Adeyemi est capable d’atteindre des pointes à 36 km/h. C’était le cas face au PSG. Comme s’il s’était senti investi d’une mission pour aider Dortmund… en tant que Munichois. Paradoxalement, c’est en effet chez le grand rival du BVB que l’attaquant a débuté sa carrière. Fils d’un père nigérian et d’une mère roumaine, il a passé toute son enfance à Munich où il s’est rapidement mis à jouer dans un club de son quartier. C’est là que le Bayern Munich le découvre et l’emmène dans son académie, à neuf ans.
Mais l’idylle ne dure que deux saisons. Le club bavarois décide de le mettre à la porte à cause de son manque de discipline : il ratait des entraînements et arrivait souvent en retard. Inacceptable pour un club comme le Bayern. Le garçon se tourne donc vers un club à taille humaine, juste à côté de Munich : le SpVgg Unterhaching. Il y reçoit le suivi personnalisé nécessaire pour grandir sur et hors des terrains.
Auparavant négligeant à l’école, il apprend, par exemple, à fournir des efforts en tant qu’élève pour être accepté en tant que joueur. Et, en parallèle, il fait éclater ses grandes capacités athlétiques qui deviendront son grand atout. À quinze ans, il joue déjà avec les U17 et U19 et plusieurs grands clubs d’Europe commencent à s’intéresser à lui. Il opte finalement pour Salzbourg, à 1 h 30 en voiture de Munich. Une manière de rester proche de sa famille tout en intégrant un club reconnu par sa capacité à développer les jeunes.
La suite est plus fluide : il explose en Autriche puis accepte la proposition de Dortmund en 2022 pour poursuivre son ascension. Avec parfois un rôle de latéral plutôt qu’attaquant. Notamment dans les matchs importants. Et c’est justement ce qui a manqué lorsque le BVB a perdu 2-0 à Paris en septembre dernier. Achraf Hakimi avait eu tout le loisir de s’infiltrer pour planter le deuxième but. On imagine donc que le plan de Terzic pour Adeyemir ne changera pas ce mardi soir.