Décisive samedi, Sakina Ouzraoui Diki reste un joker de luxe au RSCA Women : “Personne n’aime être sur le banc mais j’essaie d’aider l’équipe”
La Bruxelloise de 22 ans qui avait réalisé une bonne Coupe du monde n’est que remplaçante au Sporting d’Anderlecht.
- Publié le 07-05-2024 à 13h17
Samedi après-midi, en battant OHL Women, le RSCA Women a pris seul les commandes des playoffs en Super League. Une courte victoire à quelques secondes du coup de sifflet final que les Mauves doivent à leurs remplaçantes : Marie Minnaert, de la cuisse, reprenait victorieusement un centre de Sakina Ouzraoui Diki, lesquelles venaient à peine de faire leur entrée au jeu au complexe d’entrainement d’OHL.
”Premier ballon touché et c’est but, que demander de plus”, rayonnait Sakina après la rencontre.
De retour à Anderlecht cette saison après une pige d’un an à Bruges où elle était titulaire, la Bruxelloise n’a qu’un statut de super sub dans l’effectif de Dave Mattheus. Un rôle qu’elle accepte même si elle aimerait passer un cap.
”Personne n’aime rester sur le banc, sourit-elle. J’essaie d’aider l’équipe pour qu’on puisse prendre des points. Je fais de mon mieux, suffisamment bien je crois. À ce stade de la saison, on peut dire que j’ai déjà bien aidé l’équipe en sortant autant du banc. Ce n’était clairement pas ce que j’ambitionnais en revenant mais les choses se passent comme ça. Je vais continuer à travailler et aider l’équipe.”
Belgian Lionne Award 2023
À trois matchs de la fin de saison et alors que le titre se rapproche, l’internationale marocaine s’est déjà distinguée individuellement cette saison en recevant le prix de Lionne belge aux côtés de Bilal El Khannouss, un trophée qui récompense le meilleur joueur d’origine arabe évoluant dans le championnat belge. Mais cela n’a pas bouleversé les plans du coach. Alors, elle prend ce qu’il lui donne.
”Cela reste ses choix de toute façon et on peut ne pas être d’accord. En tant que joueuse ayant réussi une belle Coupe du monde, on peut trouver ça injuste mais aucune joueuse sur le banc ne peut comprendre pourquoi elle n’est pas plus sur le terrain. Je suis là quand le coach a besoin et, comme samedi, je lui montre, qu’en peu de temps, je peux délivrer un assist.”
Ce statut de réserviste lui a malheureusement fait perdre aussi du temps de jeu avec la sélection du Maroc. Si la sortie de la Coupe du monde, malgré le changement de coach (l’Espagnol Vilda succédant au Français Pedros en octobre), n’avait pas eu d’incidence, la suite ne fut pas très réjouissante pour l’attaquante de 22 ans.
”Au début, il ne voulait pas changer son équipe comme il venait d’arriver mais, ensuite, j’ai perdu ma place, souffle la joueuse. Il m’a retiré du terrain car je ne jouais pas avec Anderlecht. Il me l’avait expliqué et j’avais compris. J’ai, ensuite, pu retrouver du temps de jeu contre la Zambie dans les qualifications olympiques il y a quelques semaines. C’était des matchs très importants. Il m’a prouvé qu’il avait bien confiance en moi en me faisant jouer et surtout qu’il croyait en mon potentiel. Nous avions un bras à Paris mais un but dans les arrêts de jeu nous a éliminées. C’est difficile car les Jeux, c’est tellement important. On va se remettre au travail !”
Vilda, au Maroc, c'est le meilleur coach avec qui j'ai travaillé.
Coachée par un champion du monde au Maroc
En octobre, le licenciement de Reynald Pedros après avoir mené le Maroc en huitième de finale à la Coupe du monde avait surpris. La nomination de l’Espagnol Jorge Vilda, qui a remporté la Coupe du monde avec la Roja mais qui était décrié par les joueuses depuis plus d’un an, avait aussi étonné. Présent à Neeperde lors de la remise du trophée de Lionne belge en décembre à Ouzraoui, l’Espagnol lui a montré qu’il comptait bien sur elle pour les échéances futures.
”C’est le meilleur coach avec qui j’ai travaillé. Il a quand même été champion du monde avec l’Espagne, souligne Sakina. C’est vrai que cela nous avait aussi un peu choquées ce changement de coach mais cela reste des décisions internes à la Fédération. On est très contentes avec Vilda. Il a fait un énorme travail. Il lui a peut-être manqué un mois pour qu’on puisse s’adapter à son jeu et aller chercher les Jeux Olympiques. C’est dommage mais on va se relever pour le futur.”
Le futur à courts termes pour Sakina, c’est surtout Gand samedi pour poursuivre la quête d’un nouveau titre à Anderlecht. Cela passera par les trois équipes les moins bien classées des playoffs. “Mais il ne faut sous-estimer personne dans cette fin de championnat, avertit l’ancienne joueuse du RWDM. On veut gagner tous les matchs. En tout cas, prendre les points suffisants pour décrocher le titre. Après l’épidémie face au Standard, on a montré qu’on avait un effectif très complet. On a 15-16 joueuses qui peuvent prétendre au onze de base. Ce sera notre grande force pour la fin de saison.”