Anderlecht : Majeed Ashimeru, à nouveau blessé, a la poisse depuis qu’il est au RSCA
Depuis son arrivée à Anderlecht, Majeed Ashimeru n’a pas pu exploiter tout son potentiel. Explication alors qu’il arrive à un moment charnière avec le RSCA.
- Publié le 07-05-2024 à 19h54
Plus poissard, ça n’existe pas. Majeed Ashimeru a enchaîné les galères depuis qu’il est à Anderlecht. Sa nouvelle blessure s’ajoute en nouveau contrecoup. Il a quitté le Parc Duden touché au mollet. C’était sa première titularisation depuis juillet 2023. Le sort s’acharne sur le Ghanéen de 26 ans.
Certains signes ne trompent pas, dès ses premiers jours au Sporting, un Covid long l’a forcé à manquer une bonne partie de ses premiers mois en Mauve. C’était prémonitoire d’une longue série d’autres soucis du genre avec en point d’orgue cette nouvelle blessure après seulement une titularisation. Dommage car il possède l’un des plus gros potentiels. Il l’a encore prouvé sur la pelouse de l’Union.
L’abondance comme défaut
Ashimeru est allé très loin dans l’effort. Trop, certainement. Il a vomi sur le terrain. La faute à une mouche selon les déclarations officielles mais son visage en disant long sur l’intensité de son travail. Avant la pause, il se tripotait déjà les jambes pour essayer de les soulager de la douleur qui grimpait le long de ses mollets.
Une illustration de sa plus belle qualité et de son plus gros défaut. Ashimeru est une corne d’abondance. Même quand il est vidé, il donne encore. Au point de se faire mal. Le juste dosage n’a jamais fait partie de son ADN.
Il a réussi à garder un semblant de prudence lors de ses premières montées au jeu car il ne se sentait qu’à 70 % de ses capacités. Il refusait de trop porter le ballon car il ne considérait pas avoir toutes ses sensations. “Pourtant Majeed a ce don de courir aussi vite avec le cuir que sans”, a expliqué Brian Riemer avant le match.
La saison de galère
Le technicien a également souri au moment d’aborder la dernière fois qu’il a titularisé Ashimeru. “Vous vous souvenez ? C’était à l’Union en juillet et personne ne croyait en cet entrejeu (avec Diawara et Arnstad).”
Du trio, Ashimeru possède le plus gros potentiel. S’il ne l’a pas exploité depuis l’arrivée du nouveau coach, c’est à cause d’une kyrielle de blessures. Riemer n’a jamais caché l’apprécier. Dès la préparation fin 2022, il avait tapé dans l’œil de son entraîneur pour ses qualités de pressing. Il avait d’ailleurs joué toute la deuxième partie de saison dans la peau d’un titulaire.
Une blessure musculaire l’a forcé à de longs mois de repos en début d’exercice. Une absence qui ne devait pas durer aussi longtemps. Son retour s’est brutalement accéléré quand il a décidé de rejoindre le Ghana pour disputer la Can. Sa blessure au tendon d’Achille dans le dernier match de poule du tournoi a fait grincer des dents à Anderlecht. Le choix a été posé de le laisser se préparer en vue des playoffs mais si on nous glisse qu’il aurait pu être sur le terrain trois bonnes semaines plus tôt.
La poisse lui a toujours collé aux basques. Après des playoffs convaincants en 2022, Ashimeru a été condamné au banc par des choix tactiques de Kompany dont le 4-2-2-2 ne laissait pas de place à son profil. La saison 2022-23 s’est terminée à l’infirmerie. Diminué à cause d’un souci à la cheville, il a pourtant accepté de monter au jeu. Il a quitté la pelouse après 18 minutes. Bilan : pas de playoffs et une préparation estivale compliquée. L’arrivée de Felice Mazzù devait le lancer définitivement mais la sauce n’a pas pris.
Ses équipiers l’encensent
Il est si bon et si talentueux.
Sa réputation dans le vestiaire est restée intacte malgré les bobos. Des sources disent que quand il est fit, il est toujours parmi les meilleurs élèves. Il a d’ailleurs été encensé par ses équipiers après le match à l’Union.
“Sortir un match de ce niveau-là après autant de malchance, c’est fort, souffle Kasper Schmeichel. Il est si talentueux. Il a montré qu’il était un bon joueur.” Et Mats Rits d’ajouter : “Il a des qualités uniques et spéciales. Il est fort dans les petits espaces, garde bien le ballon, met de l’énergie et du tempo dans le match.”
Un avenir flou
La saison prochaine sera-t-elle celle de la révélation définitive de son incontestable talent ? À un an de la fin de son contrat, il se trouve à la croisée des chemins. Aucune décision n’a été prise pour son avenir. Anderlecht aurait pu le vendre cet hiver. Des clubs turcs, américains, anglais D2, français se sont intéressés à lui mais le joueur s’est vu mettre un veto du RSCA. Riemer le voyait comme son renfort en vue des playoffs.
Sera-ce suffisant pour prolonger son séjour à Bruxelles ? Il doit s’asseoir avec la direction en fin de saison pour faire le point sur son avenir. Si on ne parlait que de qualité, Anderlecht pourrait le conserver mais cette nouvelle va certainement les faire douter.