FOOTBALLFaut-il interdire au Real Madrid de participer à la Ligue des champions ?

Faut-il interdire au Real Madrid de participer à la Ligue des champions (au moins une fois qu’on s’amuse) ?

FOOTBALLComme (trop) souvent, le Real Madrid s’en est sorti par miracle face au Bayern Munich et défiera le Borussia Dortmund en finale à Wembley le 1er juin
Les joueurs du Real Madrid vont avoir l'opportunité de remporter une quinzième C1 à Wembley.
Les joueurs du Real Madrid vont avoir l'opportunité de remporter une quinzième C1 à Wembley. - Oscar del Pozo / AFP
Julien Laloye

Julien Laloye

L'essentiel

  • Le Real Madrid va encore réussir à gagner la Ligue des champions après avoir encore réussi à renverser un match presque perdu dans les arrêts de jeu.
  • Et si on se levait tous ensemble pour dire stop à cette domination perpétuelle, à ces remontadas permanentes, à ce club beaucoup trop fort pour nous, les simples mortels ?

L’humble pêcheur que nous sommes doit-il entrer en pénitence ? Oui, Jésus tout puissant, j’ai failli. Oui, j’ai douté un instant. Mais que voulez-vous : les parades monstrueuses de Neuer, le but improbable de Davies de son mauvais pied, et ce Real beaucoup trop dominateur pour être franc du collier, comment ne pas croire que cette fois, les Merengue allaient y passer, au plus grand soulagement de Kylian Mbappé devant sa télé, qui doit cogner des genoux rien que de penser à Vinicius et tout le reste. Et puis non. 0-1 à la 89e, 2-1 à la 91e, comme dans un mauvais film joué par Sabine Azéma et André Dussolier. On rit encore, mais de moins en moins.

Besoin de changer de scénario

Comprenez bien. On n’a rien contre le Real, bien au contraire : l’épopée de 2022 nous a limite donné envie de prendre une carte de socios. Mais à un moment il faut savoir dire stop. James Bond, par exemple, pour rester dans la métaphore du septième art, c’est sympa d’en voir un de temps en temps. Il va sauver le monde, emballer un boulet de canon nucléaire, on connaît l’histoire, pas de soucis. Sauf que Daniel Craig tous les ans, c’est non. On a envie de découvrir de nouveaux horizons, que la vie nous surprenne quoi. Alors excusez-nous, mais le coup du type qui se réveille dans son cercueil juste avant l’incinération, c’est drôle une fois contre City, mais deux fois, ça va.

Même les reproches d’un Tuchel fumasse contre l’arbitrage sur le dernier but refusé au Bayern ont un air de film français déjà-vu mille fois. La preuve, suffit de l’écouter : « Avoir le courage de lever son drapeau à ce moment-là, c’est pas du courage, c’est une énorme erreur. Et l’arbitre central qui décide de siffler alors qu’il voit qu’on a récupéré le ballon, ça ne se serait jamais passé dans le sens inverse ». Sans doute Thomas, mais ça fait partie du package, tu le sais, on le sait, tout le monde le sait.

Il faut maintenant penser aux petites gens qui participent à cette compétition. Ceux qui ne demandent rien à personne, si ce n’est la gagner une fois par hasard et puis promis, après ils repartent se cacher. On n’ose dire le PSG, évidemment, qui même par hasard, n’arriverait à rien, mais on a connu des dictatures militaires plus apaisées. Six finales en onze ans. UNE FINALE SUR DEUX DEPUIS 2014. Toutes gagnées. TOUTES GAGNEES. Et la plupart du temps de manière immonde, ça va de soi.

Pas la peine d’épiloguer sur la prochaine à Wembley, d’ailleurs. Le Borussia va gentiment dominer une heure, saloper deux occazes et demi entre Sancho et Fullkrug, puis prendre une frappe contrée de Bellingham dans la tronche à la 80e. Quinzième trophée dans les valises, merci, hasta la vista baby.

Pitié, le Real en Super ligue

Ce joug insupportable a-t-il des chances de cesser à court terme ? À partir du moment où même un type comme Joselu se met à planter des doublés pour éliminer le Bayern en deux coups de cuiller à pot, sans doute pas. Ancelotti l’a bien résumé, quand on lui a demandé une explication rationnelle à ces retournements de situation quotidiens : « Quand un joueur enfile ce maillot, il devient spécial », tout bêtement. Presque envie d’essayer avec Kolo Muani pour voir, tiens.

Tout juste peut-on caresser l’espoir que Kyky retourne le vestiaire en six mois l’an prochain, mais imaginez seulement qu’il soit contaminé par le virus de la gagne absolue qui gangrène le Real Madrid ? Non, la seule solution, à court terme, semble de lancer enfin cette fichue Superligue au plus tôt, qu’on en finisse avec le régiment despotique de Florentino Perez. Le Real Madrid qui affronterait le Barça et la Juve cinquante fois par an pendant que les honnêtes gens pourraient enfin gagner leur croûte correctement en semaine. Nasser, si tu nous lis, n’hésite pas à accélérer les choses. On n’en peut plus.


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