Pourquoi le Club Bruges peut nourrir des regrets éternels en Conference League
Les Brugeois sont passés à deux doigts d’écrire l’histoire mais ils ont flanché physiquement en seconde période.
- Publié le 09-05-2024 à 07h24
C’était une soirée pour écrire l’histoire. Et en cette veille de jeudi de l’Ascension, les Brugeois ont été proches de quitter leurs communs footballistiques pour s’élever dans les cieux du football européen. Mais la Fiorentina a fini par replacer l’actuel leader du championnat à la place traditionnelle des équipes belges en Europe : dans le rang des déçus et des frustrés.
C’est une rencontre à nourrir des regrets éternels pour Bruges et notre football parce qu’on ne sait pas quand l’occasion se reproduira, même si l’on espère pour les plus jeunes qu’il ne faudra pas patienter trois décennies pour regoûter à cela.
Mignolet a pourtant remporté l'épreuve des poteaux
Bien sûr, il ne faudra pas oublier que les dieux du foot avaient réalisé le court voyage de Paris à Bruges en moins de 24 heures. En troquant leur maillot de Dortmund pour une vareuse Blauw en Zwart. Dans ses cages, Mignolet s’est pris pour Nübel, sauvé à 4 reprises par ses montants la veille au Parc des Princes. L’ancien Diable rouge, lui, “n’a “été préservé “que” 3 fois par sa transversale et son poteau après une superbe volée de Kouamé (35e), un coup-franc de Biraghi (73e) et une tête de Nzola (76e).
À vous faire croire que le club de la Venise du Nord était porté par une forme mystique entretenue dès le début par ses supporters. Il fallait entendre le Kop brugeois produire un son incandescent à 18h10 lors de l’entrée des leurs à l’échauffement, 35 minutes avant le coup d’envoi, pour percevoir que la soirée pourrait devenir mémorable.
Les hommes d’Hayen ont nourri cette prédiction en réalisant 20 grandes premières minutes. Les Florentins ont compris que leur mercredi pourrait être interminable lorsqu’ils ont commencé à jouer la montre dès la 12e minute. Terracciano, le portier italien, a mis plus de 20 secondes pour botter son dégagement. Afin de laisser ses coéquipiers respirer. C’est à ce moment-là où les supporters de Bruges ont repris du souffle. Pour siffler les Transalpins puis encourager de plus belle Thiago lors de ses pressings digne d’un milieu défensif.
C’est d'ailleurs en surpassant leurs tâches habituelles que les partenaires de Vanaken ont créé la différence. De Cuyper a, semble-t-il, remis les compteurs à zéro en étant au début puis à la conclusion de l’action de la tête dans un rôle inédit d’avant-centre après un relais avec Thiago et un centre parfait de Vanaken (20e, 1-0) même si personne ne sait si l'arrière droit fut le dernier à toucher le ballon. "Je ne sais pas moi-même. Je dois revoir les images mais je ne pense pas", expliquait-il à l'issue du match.
Des Brugeois lessivés après la pause
Qu'importe, la moitié du travail était réalisée. Paradoxalement, le sas de décompression a gagné les cerveaux belges après cette ouverture du score. Comme si le plus dur était fait. Et que le deuxième but, synonyme de qualification, jaillirait automatiquement des pieds d’un Blauw en Zwart. C’est ce qui aurait dû se passer si Skoras avait attaqué son ballon alors qu’il était seul devant le but vide, à la suite d’un superbe travail de Thiago (30e).
Au lieu de ça, les partenaires d’un Vanaken irrésistible au milieu de terrain ont reculé, sans cesse, alors que les minutes s’étiolaient. Un football décousu, une lucidité perdue de la part de Odoi, Vetlesen puis de Mechele qui a provoqué un penalty discutable après avoir planté son genou dans le buste de Nzola. Beltran a planté son penalty (85e, 1-1) et les coeurs de milliers de Brugeois, ravivés un instant par une dernière tentative de Vanaken stoppée parfaitement par Terracciano (90e+4). "Peut-être qu'ils ont été légèrement meilleurs que nous lors de deux matches", admettait le milieu de terrain.
À défaut de disputer la troisième finale européenne de son histoire, le Club pourra se tourner vers la fin d’un championnat qui lui tend les mains. Avec fierté. Même si ce mercredi, ça n’a rien fait gagner.
Peut-être qu'ils ont été légèrement meilleurs que nous lors de deux matches.