FOOTBALLLa révolution Gasperini, l’homme le plus important de Bergame

Atalanta Bergame – OM : La révolution du « maire » Gasperini pour mener Bergame à un match historique

FOOTBALLL’entraîneur de l’Atalanta Bergame, Gian Piero Gasperini, qu’affronte l’Olympique de Marseille ce jeudi soir en demi-finale retour de Ligue Europa, a révolutionné ce petit club italien
L'entraineur de l'Atalanta, Gian Piero Gasperini, va disputer le match le plus important de sa carrière, et le plus important de l'histoire de la ville de Bergame, face à l'Olympique de Marseille pour une place en finale de Ligue Europa.
L'entraineur de l'Atalanta, Gian Piero Gasperini, va disputer le match le plus important de sa carrière, et le plus important de l'histoire de la ville de Bergame, face à l'Olympique de Marseille pour une place en finale de Ligue Europa.  - Agostino Gemito/AGF/SIPA / SIPA
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • L’Olympique de Marseille affronte l’Atalanta Bergame ce jeudi soir (21 heures) en Italie pour la demi-finale retour de Ligue Europa.
  • L’entraîneur de l’Atalanta Bergame, Gian Piero Gasperini, a profondément transformé le club depuis son arrivée en 2016, en le qualifiant quasi systématiquement en Coupe d’Europe.
  • Il est devenu l’une des figures du club et de la ville et fait battre la passion des supporteurs de cette petite ville de 120.000 habitants de Lombardie.

Au stade Atleti Azzurri d’Italia,

L’entraîneur de l’Atalanta, Gian Piero Gasperini, et Bergame, cette « petite » ville de Lombardie de 120.000 habitants, vont vivre un moment historique ce jeudi soir en demi-finale retour de Ligue Europa, face à l’Olympique de Marseille. Et même le match « le plus important » de la carrière du technicien de 66 ans, qui a pourtant vu du pays depuis ses débuts avec les équipes jeunes de la Juventus en 1994.

A Bergame, il est le seul entraîneur à avoir dirigé l’équipe durant huit saisons, depuis son arrivée en 2016. Et s’il va jusqu’à la fin de son contrat, en juin 2025, il rentra dans le cercle très fermé des techniciens à avoir dirigé une équipe durant neuf saisons en Italie. Avec un certain Giovanni Trapattoni, et ses dix saisons à la Juventus Turin, entre 1976 et 1986.

D’allers-retours en Serie A et B à la Coupe d’Europe

Mais Gian Piero Gasperini n’est pas qu’un record de longévité. Il a surtout profondément transformé le club de cette ville agricole et ouvrière, comme l’explique le tifosi Oreste Morzenti, 60 ans : « L’Atalanta était une petite équipe de province, qui ne faisait que des allers-retours entre la Serie A et la Serie B. Il a complètement changé la mentalité et a permis au club de se qualifier chaque année en Coupe d’Europe depuis son arrivée. »

Au point de disputer les quarts de finale du final 8 de la Ligue des champions 2020, et une élimination sur le gong par le PSG. Cette saison, c’est une place en finale de Ligue Europa que Gasperini peut offrir à l’Atalanta face à l’OM. Mais comme pour la polenta, cette spécialité de Bergame qu’on cuit lentement dans une casserole de cuivre, sans jamais oublier de la remuer, Gasperini a pris le temps de bien faire les choses.

« Notre parcours a été extraordinaire en tant que club. Peut-être que ce sera plus facile d’évaluer tout le chemin parcouru dans quelques années. Mais on a réussi à démontrer que même dans une ambiance plus petite, dans une ville plus petite, on pouvait faire quelque chose d’important à travers le travail et l’effort. Ça donne de la satisfaction aux gens du territoire, et ça repousse nos limites. Parce que la chose la plus importante n’est pas de gagner des trophées, mais de toujours avancer. C’est une preuve du développement du club, et on doit continuer dans cette direction. Les idées sont très importantes quand tu veux travailler dans une ambiance différente », a-t-il confié à la veille du match. »

Gasperini aussi important que le maire

Au-delà de la sueur, en hommage à la devise du club « Le maillot toujours mouillé », et d’idées bien tranchées, au point d'agacer certains suiveurs du club, Gasperini fondent son jeu sur des joueurs toujours plus interchangeables, et l’émergence de jeunes. A l’image de son piston gauche de 21 ans, Matteo Ruggeri au club depuis ses 10 ans. « Un petit club de Bergame était associé avec le Milan AC. Depuis l’arrivée de Gasperini, il a arrêté ce partenariat avec les Rossoneri pour envoyer ses jeunes à l’Atalanta », explique Oreste Morzenti, devant la boutique du club.

Une longévité incroyable, des résultats impensables, et des jeunes qui éclosent, de quoi faire de Gasperini une personnalité « aussi importante que le maire », selon le journaliste de Tutto Mercato, Patrick Iannarelli. « L’Atalanta est un club avec des supporteurs semblables à Marseille, le football est une passion incroyable. En 2016, l’Atalanta était sauvée de la relégation à la dernière journée et cette saison ils ont éliminé Liverpool. C’est incroyable pour les supporteurs et pour le foot italien », rappelle-t-il.

Voyage depuis Sydney pour l’Atalanta

Désormais, une immense fresque à la gloire de Gasperini et de ses joueurs orne un mur de la banlieue de la ville. « Les gens de Bergame ne sont pas très chaleureux mais quand quelqu’un fait quelque chose de bien, ils deviennent très reconnaissants. Beaucoup de supporteurs voyages pour les matchs de l’Atalanta depuis Gasperini. J’ai un ami originaire de Bergame, qui fait les allers-retours depuis Sydney, où il vit, pour voir certains matchs de Coupe d’Europe de l’Atalanta. Vous imaginez ? », confie Oreste Morzenti, qui n’a malheureusement pas réussi à trouver de billet pour la demi-finale.

Une véritable Dolce Vita pour celui qui vit paisiblement dans le centre-ville, et « espère que les travaux vont se terminer pour voir l’Atalanta jouer ce genre de match dans un stade plein », quand seulement 15.000 supporteurs seront présents jeudi soir sur les 25.000 futures places.

Ses précédentes expériences avec d’autres clubs italiens avaient été beaucoup moins convaincantes, au point de le voir congédié de l’Inter Milan après seulement cinq matchs en 2011. Mais Bergame n’est pas sa grande sœur de Lombardie. « En Italie, il y a une autre mentalité. Dans le football, il y a toujours des controverses. Bergame est différente, vous pouvez travailler sereinement, sans problème », explique Patrick Iannarelli. Des clubs comme Naples ou l’AS Roma ont bien tenté de le faire venir récemment, mais Gian Piero Gasperini s’épanouit et reste Bergamasque, jusqu’à ce qu’on se lasse de lui. Il a de la marge, a priori.

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