Leny Yoro (LOSC), de l’ascension aux montagnes russes

L’UNFP a récemment dévoilé l’identité des hommes nommés pour les trophées de fin de saison. La révélation lilloise, Leny Yoro, a été nommé pour le meilleur espoir de la saison. L’occasion de revenir sur la dynamique qu’il poursuit ces derniers mois, moins réguliers.

Leny Yoro a été nommé pour les trophées UNFP, où il concourt dans la catégorie du meilleur espoir de la saison face à des joueurs comme Warren Zaïre-Emery ou Rayan Cherki. La saison 2023-24 a été globalement convaincante pour le défenseur lillois, parvenu à s’imposer au cœur de la charnière centrale du LOSC comme dans l’esprit de Paulo Fonseca. Rien ne laissait pourtant présager une telle évolution, du moins pas aussi précoce.

Lors des matchs de préparation, Leny Yoro concède plusieurs pénaltys sur des erreurs de jeunesse. Paulo Fonseca avait décidé de ne pas l’accabler, mettant ça sur le dos de l’inexpérience : « C’est un jeune, il doit encore travailler. C’est l’inexpérience. Il va progresser, j’en suis sûr. Je ne pense pas que ce soit un problème de concentration, c’est plutôt l’apprentissage d’une prise de décision. […] Mais ce n’est pas plus mal. S’il se retrouve dans ce genre de situations en championnat, il saura comment réagir », avait-il déclaré à l’issue du match face à Empoli, disputé en Autriche. Cette méthode pédagogique a porté ses fruits puisque dès le début de saison, Leny Yoro s’est imposé comme un défenseur fiable dans le onze du LOSC. Il marquera même son premier but quelques semaines plus tard, face à Rijeka lors du match aller. Ses performances l’ont mené jusqu’à l’équipe de France Espoirs, et peut-être aussi jusqu’aux Jeux Olympiques de Paris 2024.

Et cette saison, la confiance envers le jeune Dogue issu du centre de formation est totale, ou presque, en témoigne 3 510 minutes de jeu toutes compétitions confondues, le plaçant comme l’un des Lillois les plus utilisés de la saison. En septembre déjà, Leny Yoro avait reçu des éloges de son entraineur : « Leny Yoro est dans une bonne période. Peut-être que parfois, j’oublie qu’il n’a que 17 ans. Il a une grande maturité pour son âge et je pense que c’est un joueur avec un grand futur, lançait à plusieurs reprises le technicien portugais, interrogé tout au long de la première partie de saison à son sujet. Beaucoup de choses m’impressionnent chez Leny. Ce n’est pas normal d’avoir un joueur de 18 ans avec cette maturité et cette qualité technique. Je pense et je l’ai déjà dit, qu’il sera l’un des meilleurs défenseurs centraux français et peut-être même en Europe », poursuivait-il quelques mois plus tard. Pour autant, la situation est loin d’être aussi évidente depuis le début de l’année civile.

Il faut être plus nuancé vis-à-vis des performances accumulées par défenseur central français ces derniers mois, fatigué par une première saison éreintante. Parfois naïf ou trop passif, à l’image du but encaissé par le LOSC face au Stade Brestois ou de ceux concédés en début de semaine face à l’OL, Leny Yoro n’est plus l’assurance tout risque, celui qui était capable de réparer les erreurs de ses coéquipiers. Conscient de cette irrégularité dans les copies rendues par son protégé, Paulo Fonseca avait changé de discours au début du mois d’avril : « C’est l’âge. Il n’a encore que 18 ans. Nous l’avons vu et il a parfois fait preuve d’inexpérience sur des contacts, dans des duels, mais il va encore progresser. Il peut profiter de ce genre de matchs pour progresser. Je pense qu’il a bien analysé la rencontre et il sait ce qu’il doit faire pour s’améliorer », lançait alors le technicien. Cette baisse de régime est visible, tant sur le rectangle vert que dans les notes qui lui sont attribué ces dernières semaines. Depuis le début de l’année 2024, Leny Yoro voit sa moyenne diminuer. Supérieur à 6 à la mi-saison, celle-ci atteint désormais les 5,58 et poursuit une dynamique plutôt négative à tel point qu’il a parfois été sorti du onze, comme à Metz par exemple, symbole d’une indispensabilité de moins en moins prépondérante. Rien d’illogique dans la progression d’un jeune élément qui vit sa toute première saison pleine chez les professionnels, rappelons.